21 nov. 2011

Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur


Réalisé par James Hill en 1965.
Avec : John Nevill, Donald Houston, John Fraser, Anthony Quayle, Barbara Windsor, Adrienne Corri, Frank Finlay, Judi Dench, Robert Morley...

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Lorsque Sherlock Holmes apprend que deux protituées ont été sauvagement assassinées dans le secteur de Whitechapel, et que les deux crimes présentent de nombreuses similitudes, sa curiosité le pousse à s'intéresser à l'affaire. Aussi, quand le gouvernement fait appel à lui, il n'hésite pas une seconde. Son enquête l'entraine sur une piste surprenante qui le mène des bas-fonds aux quartiers les plus riches de Londres.

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Un Sherlock Holmes épais comme une aiguille à tricoter, rigide et énigmatique, le visage émacié cerclé d'une aura de fumée due à un tabagisme des plus actifs... Non, il ne s'agit pas de l'immense Peter Cushing qui prêta son visage au détective dans Le Chien des Baskerville de Fisher et plusieurs téléfilms, mais de John Neville, acteur dont on se souvient plus facillement pour son interprétation du Baron Munchausen, décédé le 19 novembre dernier. L'acteur, agé ici de 40 ans incarne un Holmes proche de la perfection, dans une extrapolation des écrits de Conan Doyle, qui oppose le célèbre détective à Jack l'Eventreur.

Autant le dire tout de suite, il y a fort peu de défauts à mettre en avant concernant A Study in Terror, sinon peut-être une très libre version de l'affaire Jack the Ripper, qui reste une bien faible entrave au plaisir de la vision.

James Hill, dont il s'agit sans conteste ici d'une des oeuvres maîtresses fait évoluer un casting des plus prestigieux dans une atmosphère très hammerienne (mais le film n'a rien à voir avec le studio). On la le plaisir de trouver Frank Finlay dans le rôle de l'instpecteur Lestrade, rôle qu'il reprendra dans Murder by Decree, dont le postulat de départ est identique à celui de A Study in Terror, (avec cette fois Christopher Plummer et James Mason en tête d'affiche), ainsi qu'Adrienne Corri (le Hammer film Vampire Circus, Orange Mecanique de Kubrick...), une toute jeune Judi Dench, un John Fraser dont la beauté rappelle aussi un peu un autre personnage hammerien, le Baron Meinster des Maîtresses de Dracula (interprété par David Peel), et Donald Houston dans le rôle d'un Watson qui envoie sans difficulté Nigel Bruce au tapis. Le seul bémol au sein de cette remarquable composition concerne peut-être Robert Morley en Mycroft trop volubile. Notons cependant que l'acteur souvent associé à "l'establishment" interpréta Oscar Wilde en 1960, se retrouvant aux côtés de John Neville qui lui, interprétait Lord Alfred Douglas.


L'étalage de ce beau monde est un argument de poids, mais il aurait été parfaitement vain si Hill et ses scénaristes n'avaient pas ménagé le suspens d'une enquête palpitante, qui prend place qui plus est dans une magnifique reconstitution du Londres victorien. Certes, les libertés prises avec la chronologie des meurtres, le mode opératoire du tueur, la liste des suspects etc. sont indéniables, tout autant que la rigueur avec laquelle sont dépaints Holmes et Watson ce qui rééquilibre la balance.

A Study in Terror propose en effet une conclusion quelque peu décevante, trop anecdotique comparée à celle que proposera Murder by Decree en 1979, mais il ouvre en quelque sorte la voie à ce dernier, et demeure dans tous les cas un superbe cross over, plus holmesien que ripperien.

3 commentaires:

le chef de gare a dit…

Celui-là je l'ai en DVD depuis longtemps, et ne l'ai jamais regardé. Tu me donnes envie de m'y coller dès ce soir.

Clelie a dit…

Hello Gabriel !

J'ai vu et découvert ce film il y a un peu plus d'un an, et je l'avais trouvé tout à fait bon, notamment en raison de l'interprétation très subtile et du visage aquilin de John Neville, qui m'avait paru être merveilleusement holmesien... J'avoue honteusement avoir surtout retenu cela, et la présence notable de la toute jeune Judi Dench, comme tu le soulignes ici. Malheureusement, le scénario m'avait laissé un peu sur ma faim, et j'avais vraiment regretté que celui-ci n'ait pas mieux traité son sujet.

A très bientôt !

Clelie.

Gabriel a dit…

Hello Clélie !

En effet, c'est l'interprétation que l'on retient surtout! En particulier John Neville dont le physique se prête merveilleusement au rôle, on peut regretter d'ailleurs qu'il ne l'ai pas endossé à nouveau par la suite. Le scénario c'est dommage a tendance à oublier facilement l'affaire Jack the Ripper, et pourrait avoir pour sujet n'importe quel tueur en série, mais le cadre victorien fait tout, et on ne peut finalement pas reprocher ces faiblesses au film. Je préfère nénamoins Murder by Decree, que je trouve en tout point brillant.

A bientôt ! ;)

Gabriel