21 mars 2012

The Woman in Black

Réalisé par James Watkins.
Avec Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Janet McTeer...
D'après le roman de Susan Hill.
Musique composée par Marco Beltrami.
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Arthur Kipps, jeune notaire londonien est appelé à gérer la vente d'Eel Marsh House, demeure d'une défunte cliente. Arthur se heurte à l'hostilité de tous alors qu'il tente de comprendre les circonstance du drame qui a marqué l'endroit...
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Un manoir perdu au milieu des marais, de la brume, un spectre revanchard... il ne faut pas grand chose de plus à James Watkins pour atteindre son but : plonger le spectateur dans un bain de terreur glacé.

The Woman in Black signe le véritable retour de la Hammer dans les salles et prouve que l'épouvante britannique (ma tasse de thé pour ainsi dire) a encore de beaux jours devant elle. Daniel Radcliffe, ex-sorcier de premier cycle interprète Arthur Kipps, et parvient à faire oublier l'adolescent qu'on a trop longtemps vu en lui. Comme tout bon personnage confronté à un fantôme, Arthur a un passé douloureux (si jeune et déjà veuf), dont le spectre peut se servir contre lui. Il n'en faut pas plus pour ajouter le mélodrame à l'horreur et nimber l'ambiance générale d'un voile mélancolique, soutenu par la musique litanique de Marco Beltrami.

Le scénario s'enroule adroitement autour de la crainte de la perte de l'être cher, et plus précisément celle de l'enfant, peur ancrée dans l'esprit des familles vivant à proximité d'Eel Marsh House, ainsi que dans l'esprit d'Arthur, dont le petit garçon est tout ce qui lui reste. Les cibles premières de la dame en noir étant les enfants, cela nous vaut quelques séquences dont la froide cruauté contraste avec l'image de fragile innocence que nous renvoient ces enfants d'un autre temps. Sans entre dans les détails d'une intrigue qui comble sa relative transparence par un jeu de rapports complexe entre Arthur et la dame en noir (ils sont deux personnages désespérés qui n'aspirent qu'à retrouver l'être perdu), on peut d'emblée remarquer que le film s'adresse surtout à un public qui chercherai autre chose que des retournements de situation tortueux. C'est cette quasi absence de surprise qui empêche le film de Watkins de prétendre à un apport conséquent au genre, l'ensemble, proche de la perfection, apparaît finalement trop lisse et on se prendra à reprocher au film de nous avoir offert exactement ce que l'on attendait. Un léger sentiment de frustration vite oublié.

Proposant avant tout une ambiance savamment installée, The Woman in Black, tenant à la fois des Innocents de Jack Clayton et de Full Circle de Richard Loncraine, peut s'enorgueillir du travail de Tim Maurice-Jones sur la photographie : la brume est ouatée, opaque, les noirs sont profonds, l'aspect poussiéreux d'Eel Marsh House est parfaitement rendu. Watkins laisse au spectateur tout le loisir d'admirer un décor proprement gothique avant un sursaut bien senti (les apparitions du spectre sont formidablement orchestrées). le récit des investigations d'Arthur, évoquant Henry James et Daphné Du Maurier se révèle habilement construit et si l'histoire en elle-même ne révolutionne pas le genre, on l'aura suivit passionnément du début à la fin!