18 mai 2011

Affinity

Réalisé par Tim Fywell en 2008.
Avec Zoe Tapper, Anna Madeley, Amanda Plummer, Caroline Loncq, Anna Massey, Vincent Leclerc...

Scénario d'Andrew Davies d'après le roman de Sarah Waters.

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Margaret, une jeune femme de la haute société britanique décide après la mort de son père de devenir dame patronnesse au pénitencier de Millbank. Elle y fait la connaissance de Selina, une jeune médium enfermée pour escroquerie et agression. Entre les deux jeunes femmes se tisse un lien obscure entre désir et fascination.

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Adaptation fidèle du roman éponyme de Sarah Waters, Affinity décrit subtilement la quête d'idéale d'une jeune femme pour qui le mariage n'évoque rien d'attirant. Entre les murs d'une austère prison victorienne, nous assistons à la naissance d'une relation ambigüe, à la lutte contre la société et ses carcans étouffants.

Tim Fywell se montre beaucoup plus audacieux et inspiré que pour son Turn of the Screw, même si sa caméra est plutôt incertaine, il prouve qu'avec un budget restreint, on peut encore sortir du lot des productions britanniques à la sauce XIXème.


La grande qualité de ce film, outre sa photographie léchée et la beauté de son histoire c'est son interprétation, Anna Madeley en tête dans le rôle de Margaret, prisonnière de sa sphère familiale, de sa mère qui voudrait la voir épouser un crétin qu'elle déteste, de son frère qui lui a ravie sans le vouloir son amour de jeunesse pour en faire sa femme, mais aussi Zoe Tapper, la jeune médium Selina Dawes, fragile mais manipulatrice doublement prisonnière, de Millbank, comme des esprits qu'elle invoque et qu'elle ne contrôle pas si aisément.

Le film propose une belle reflexion sur la portée du spiritisme et sa signification à l'époque, ainsi qu'une belle reconstitution avant démystification d'une séance très impressionnante. Tourné comme un huis clos, l'intrigue voyage entre deux principaux lieux, la demeure de Margaret, et le pénitencier.

Millbank, est selon Sarah waters le lieu idéal pour une romance trouble aux accents gothiques, et il semble qu'elle ait raison, le lieu, à l'atmosphère suffocante a quelque chose d'ensorcelant, d'empoisonnant, qui colle parfaitement au jeu de confiance et de séduction auquel s'adonne les deux protagonistes.

Histoire d'amour et de manipulation, Affinity est un film trop méconnu, envoutant, troublant, à l'esthétique soignée. Comment ne pas s'attacher aux personnages, comment ne pas croire à ce lien si fort qui uni les deux femmes, et comment ne pas tomber des nu devant une conclusion aussi cruelle qu'inattendue?

1 commentaire:

Perséphone a dit…

J'ai justement en réserve "Du bout des doigts" de Sarah Waters pour un challenge. On m'avait parlé de ce film en me disant qu'il était très bien.
ton avis me donne envie de le voir!