22 août 2011

Demons of the Mind



Réalisé par Peter Sykes en 1972.
Avec Robert Hardy, Shane Briant, Gillian Hills, Yvonne Mitchell, Patrick Magee, Kenneth J. Warren...

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Bavière, début du XIXème siècle, le comte Zorn, veuf et depressif enferme son fils et sa fille dans leurs appartement respectifs, les empêchants de se voir, pensant que leur attraction mutuelle les conduirait à l'impensable.


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Voila un bien étrange film venant d'une Hammer en quête de renouveau ! Réalisé par Peter Sykes (To the Devil a Daughter, 1976, avec Christopher Lee et Nastassja Kinski), Demons of the Mind se présente comme une énième variation sur le thème de la demeure maudite, de la lignée gangrénée par la folie. La thématique n'a presque jamais été explorée par le studio avant cela, et ne le sera pas d'avantage par la suite, et il faut reconnaitre à cette unique tentative une certaine fraicheur.





Alors que la longue et désormais ennuyeuse saga Dracula s'éteint le moins paisiblement du monde (en 73 le comte vampire versera même dans l'espionnage à la James Bond), la Hammer offre certaines de ses plus belles réussites (citons en vrac Hands of the Ripper, Twins of Evil, Dr Jekyll and Sister Hyde, The Vampire Lovers, Frankenstein and the Monster from Hell...) et soyons clair, Demons of the Mind n'a jamais été considéré comme en faisant partie. Pourtant, j'oserai affirmer qu'au niveau purement technique, il se situe quelques échelons au dessus de la plupart des productions du genre de l'époque (le soporifique Black Torment, le grand-guignolesque And Now the Screaming Starts...). Mais l'intérêt de Demons of the Mind ne réside pas uniquement dans ce fait. Outre un décors principal magnifique (l'habituel Manoir gothique qui prend ici des allures de petit château), le film propose un clash intéressant entre la conception ésotérique et la conception scientifique de l'alienation mentale. Comme dans And Now the Screaming Starts, c'est par l'intermédiaire d'un pionnier de la psychiatrie (ici Patrick Magee, que l'on retrouve, mais dans un autre rôle dans le film de Roy Ward Baker) que cet aspect nous est montré.



Le film de Peter Sykes développe aussi l'idée d'une suggestivité accrue suite à un traumatisme. Les deux enfants (l'ambigu Shane Briant et la plus fade Gillian Hills) souffrent d'une mélancolie extrème et éprouvent une attirance irresistible l'un pour l'autre depuis le suicide de leur mère. Le père persuadé qu'il est la cause du malheur, que son sang est vicié, les confortent finalement dans leur névrose, en les enfermant, en pensant les protéger d'un pécher terrible, alors qu'ils ont simplement besoin l'un de l'autre pour pallier l'absence d'une mère. L'explication demeure simpliste, le film, trop court développe trop confusément ce qui pourtant fait tout son intérêt ce qui nuit grandement à la clarté de l'ensemble, ne laissant au spectateur que l'aspect esthétique et l'interprétation sans faille des acteurs sur lesquels se reposer.



Mais comme toujours, s'agissant d'un Hammer Film, on ne peut nier que c'est là de la belle ouvrage. Ne faisant pas intervenir une once de fantastique, ce conte proprement gothique a de quoi séduire et pour peu que la thématique vous intéresse, il fera j'en suis sûr une belle découverte.

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