24 août 2011

Those who Hunt the Night

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Roman de Barbara Hambly

Publié en 1988.

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Les vampires de Londres sont les victimes d'un chasseur implacable, qui durant le jour vient ouvrir leur cercueil pour les exposer aux raysons du soleil et les réduire en cendres. Aucun vampire ne peut supporter la clarté du jour, aucun d'entre eux ne peut se lancer à la poursuite du "meurtrier", il leur faut donc l'aide d'un mortel... Le mortel en question sera le professeur Asher qui aura la désagréable surprise de trouver un soir chez lui Don Simon Ysidro, l'un des plus vieux vampires de Londres, venu lui demander son aide. Asher est contraint d'accepter, car le vampire malgré son extrème courtoisie sait se montrer persuasif, et c'est sous la menace de voir sa fiancée enlevée que le professeur commence son enquête...


L'intrigue se situe dans le Londres post-victorien, aux alentours de 1908, une période charnière qui voit de grands changements dans la capitale, et qui, pour les vampires, conservateurs de natures aurait été assez pénible. Barbara Hambly, dilétante en à peu près tout est une grande passionnée d'histoire (principalement médiéval, mais visiblement pas que) et dépeint merveilleusement l'ambiance de l'époque. Son approche des vampires n'est pas sans évoquer Anne Rice (certains cherchent le pouvoir, d'autres atteignent un haut niveau de sagesse), mais le cadre et le caractère presque policier de l'intrigue renvoie à tout un pan de la litterature néo-gothique et fantastique de la fin du XIXème siècle, le vampire Ysidro d'ailleurs se permet à plusieurs reprises de citer Bram Stoker, non sans une certaine ironie.


A une intrigue ingénieuse, complexe et qui retombe adroitement sur ses pattes, Hambly ajoute des personnages principaux très attachants, James Asher, philologue et linguiste, qui s'attache tout au long du roman à comprendre la façon dont vivent et pensent les vampires, à percer ce que cache les yeux couleur champagne, sans expression de Don Simon, Lydia, la fiancée de James, diplomée de médecine, qui voit dans le vampirisme une altération du sang, une mutation biologique plutôt qu'autre chose, et bien sûr Don Simon Ysidro, vampire serrein, agaçant parfois par son absence d'expression, décrit comme le portrait délavé d'un noble espagnol auquel le temps aurait retiré les couleurs : cheuveux blanx, yeux ivoires, teint d'albatre. Asher se heurte souvent au ton monocorde du vampire lors de leurs conversations avant d'apprendre à dicerner ça et là des nuances qui lui révèlent peu à peu l'homme qu'Ysidro a été. Les seconds rôles bénéficient eux aussi d'un traitement appréciable, de nombreuses description viendront étoffer cette galerie de personnages que l'on aimera ou que l'on détestera.


Par ailleurs, le style de Barbara Hambly est remarquable. Ceux qui comme moi ont essuyé la deception causée par ces deux tentatives manquées au sein de la série de roman Star Wars (Les Enfants du jedi et La Planète du Crepuscule) ne doivent surtout pas s'arrêter là dessus, car ce serait manquer le talent d'une fine plume.


Difficile de lacher Those who Hunt the Night une fois le nez dedans ! Splendide hommage à la littérature gothique, enquête passionnante au sein d'un univers riche et remarquablement décrit, il se pose comme l'un des meilleurs roman sur les vampires, du moins le meilleur qu'il m'ait été donné de lire depuis un bon moment ! C'est donc avec un enthousiasme certain que je conseille cette lecture, et que je vais très vite retrouver James, Lydia et Simon dans le second tome ; Traveling with the dead !

1 commentaire:

Lou a dit…

Bonjour Gabriel, j'ai découvert ton site sur celui de Clélie... je vois énormément de titres susceptibles de m'intéresser et suis ravie de connaître ce nouveau lieu... j'en profite pour t'indiquer que j'ai lancé avec la blogueuse Hilde un challenge Halloween en octobre. Je me permets de renvoyer vers ton blog sur notre groupe facebook car je pense que les participants seront ravis de découvrir cette mine d'or:) A bientôt