31 janv. 2010

Sherlock Holmes et le Fantôme de l'Opéra


Roman de Nicholas Meyer, publié chez l'Archipel en 1995 (réédition poche en 2009). 248 pages.

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1891. Alors que toute l'angleterre le croit mort, Sherlock Holmes, s'est en fait mis en tête de découvrir Paris (où certains de ses ancêtres auraient vécu), et apprenant que l'orchestre du prestigieux Opéra Garnier recrute un violoniste, décide de tenter sa chance et se fait engager. Très vite il va découvrir que le palais Garnier est le théâtre d'évènement étranges, à commencer par le retour d'une certaine Irène Adler qui charge Holmes de protéger la jeune Christine Daaé. Mais il semblerait qu'un autre homme se soit mis en tête de protéger la jeune soprano et ce de façon radicale...
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Sherlock Holmes et le fantôme de l'opéra prend la suite logique de La Solution à 7% de Nicholas Meyer en extrapolant joyeusement les aventures de Holmes durant ses années de "disparition".
Ce qu'on peut dès les premiers instant remarquer, c'est que Nicholas Meyer ne se départ pas d'un certain humour dans le traitement de l'histoire de son personnage principal, jouant avec toutes les zones d'ombres et expliquant les tribulations d'édition que connurent ces manuscrits inédits du Dr Watson ou décrivant la nouvelle passion de Sherlock Holmes pour l'apiculture.
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La lecture se révèle très facile, peut-être un peu trop, car le rythme du roman suit presque à la lettre celui du Fantôme de l'Opéra de Leroux, et les 250 pages ne permettent certainement pas de développer suffisamment et Sherlock Holmes et le Fantôme. Cependant, on reconnaitra que l'utilisation de certains personnages, notamment la troublante Irène Adler est au service de l'humour et que certains passages se déroulant lors d'une expédition nocture au Père Lachaise ou dans le labyrinthe des sous-terrains du Palais Garnier aident à retrouver un peu de la noirceur du récit de Leroux, tout comme une confrontation finale qui se termine de façon surprenante (pas tant que ça finalement) - qui évoque le stratagème de Bob Garcia dans Duel en Enfer pour faire disparaître à jamais le corps de Jack l'Eventreur - sans pour autant assombrir un texte qui reste plutôt bon enfant. On s'amusera d'ailleurs beaucoup d'un clin d'oeil à Degas, lorsque qu'Irène affirme avoir reconnu Sherlock Holmes en la personne de l'un des violonnistes de la fosse sur une toile du peintre, ou de l'accent carricatural (euphémisme) de la Carlotta, ou encore des clins d'oeil malicieux de Holmes aux différents lieux ou il s'est pu trouver durant le grand hiatus.
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Au final plus holmesien que "fantomesque" (on aimerait réellement retrouver toute l'atmoshpère du roman de Leroux couplée à celle d'une enquête de Sherlock, mais on reste quelque peu sur sa faim), Sherlock Holmes et le Fantôme de l'opéra est une lecture délicieuse, indispensable à tout fan du détective et du Fantôme, mais qui aurait gagné à être beaucoup plus développée, surtout en ce qui concerne le "point d'orgue" un peu trop minimaliste.
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La critique de Clélie ici !

3 janv. 2010

Whitechapel ; Le Retour de Jack l'Eventreur




Réalisé par S.J. Clarkson en 2009.
Ecrit par Ben Court et Caroline Ip.

Avec : Rupert Penry-Jones, Phil Davis, Steve Pemberton, Sam Stockman, Sophie Stanton...

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Londres, 2008, quartier de Whitechapel, une série de meurtres atroces rappelle tristement ceux qu'à vu l'année 1888. La police songe à un simple copicat, mais c'est à un spécialiste qu'ils ont à faire, et peut-être même à l'éventreur lui-même tant le meurtrier s'arrange pour que l'affaire prenne les mêmes proportions qu'il y a 120 ans tout en restant tout à fait anonyme : Il veut réïtérer le même schéma, en se basant visiblement sur les meilleures théories...
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Produite à l'origine par Canival Films pour la chaine de télévision britanique ITV, la mini série Whitechapel (Le Retour de Jack l'Eventreur) a été diffusé sur Arte à deux reprises.
Produit télévisuel d'une grande qualité, Whitechapel, est bien sûr une réactualisation de l'enquête autour de Jack l'éventreur, prenant pour base l'apparition d'un "nouveau Jack" et entrainant les enqueteurs sur les traces de l'éventreur original pour comprendre le fonctionnement du tueur et la raison possible des meurtres qui n'auraient pas été commis au hasard, mais la série développe aussi une galerie de personnages très intéressant, à commencer par l'inspecteur Chandler (Rupert Penry-Jones), maniaque de la propreté pour qui c'est la première affaire sérieuse et Edward Buchan (Steve Pemberton), un ripperologue qui n'attend que de pouvoir se lancer sur les traces d'un imitateur aussi doué que le meurtrier actuel pour pouvoir en quelque sorte résoudre l'énigme qui le fascine tant.
Remarquablement bien écrite et prenant en compte des théories peu connues et très intéressantes sur l'identité du Ripper de 1888, la série est construite sur un suspens haletant en proposant des théories croisées sur le tueurs de 2008 et Jack l'éventreur ainsi qu'un ambiance glauque qui sied parfaitement à un possible retour du célèbre meurtrier.
Whitechapel bénéficie aussi de très bonnes interprétations et malgré une durée assez courte de 3H (3épisodes), elle s'inscrit facilement dans la lignée de séries comme Jekyll (produite par Hartswood films pour BBC One), la surpassant peut-être même à mes yeux. Bref, Le retour de Jack l'Eventreur vaut qu'on lui accorde le plus grand intérêt.