14 févr. 2010

SHERLOCK HOLMES (2009)

Un film de Guy Ritchie.
Avec : Robert Downey Jr, Jude Law, Rachel Mc Adams, Mark Strong, Hans Matheson, Kelly Reilly, James Fox...
Basé sur les personnages créés par Sir Arthur Conan Doyle.
Musique de Hans Zimmer.

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Lorsqu'il n'a pas d'affaires à traiter, Sherlock Holmes déprime. Fort heureusement, le criminel Blackwood, pendu pour ses meurtres rituels, semble s'être relevé de sa propre mort. Voila donc Holmes et son fidèle ami Watson à nouveau sur les traces du meurtrier... mais comme un problème n'arrive jamais seul, c'est sans compté sur Mary Morstan, la fiancée de Watson, dont la présence semble considérablement contrarier le détective et sur Irène Adler, qui en sait beaucoup plus que ce qu'elle veut bien en dire.
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Une nouvelle fois, le célèbre détective Sherlock Holmes fait l'objet d'une transposition à l'écran. cette fois, c'est le surprenant Guy Ritchie qui s'intérèsse au personnage, s'entourant d'un casting fort "jeune" et bénéficiant de lourds moyens que les adaptations de Sherlock Holmes avaient jusque là rarement pu se permettre, bien souvent reléguées au rang de téléfilms.
Au casting de cette adaptation plutôt surprenante, on retrouve bien sûr Robert Downey Jr dans le rôle du célèbre détective et Jude Law en Dr Watson. Les deux acteurs insufflent à leurs personnages une jeunesse, certes inabhituelle en comparaison des grandes figures qui ont prété leurs traits au duo (Basil Rathbone/Nigel Bruce, Peter Cushing/André Morel, Christopher Plummer/James Mason...) mais assez proches des personnages apparus dans A Study in Scarlet, qui n'ont que 28 ans lors de leur première rencontre. Rachel McAdams dans le rôle d'Irène Adler, n'a elle, rien du personnage évoqué dans Un Scandale en Bohème, son côté minette a pour effet d'annuler son caractère premier de femme fatale, on est bien Loin de Charlotte Rampling qui reste la meilleure incarnation de la seule femme qu'aie jamais aimé Sherlock Holmes (Sherlock Holmes in New York, 1976). Cet aspect "dépoussiéré" s'accompagne d'une intrigue totalement inédite, quelque peu convenue, mais qui laisse une grande part à l'action, obligeant nos personnages préférés à littéralement crapahuter dans Londres, nous laissant tout le loisir d'admirrer le travail fourni sur les décors.


S'il faut parler des décors, commençons par le 221B Baker Street, dont le plan sur le numéro nous sera servi à plusieurs reprise dans le film, comme pour nous rappeler que nous sommes bien là dans une adaptation de Sherlock Holmes. L'appartement, dans un désordre soigneusement organisé, pourrait exactement être celui d'un détective célibataire cocaïnoman qui classe ses dossiers en fonction de l'épaisseur de la couche de poussière qui s'y est accumulée. On pourra regretter que malgré une excellente réplique, Mme Hudson fasse elle-même partie du décor. Le film de Guy Ritchie frappe d'emblée par son esthétique très sombre, léchée au possible, d'un londres fin XIXème baignée de brume, déjà vu bien entendu, mais produisant toujours son petit effet. L'intrigue elle-même fonctionne selon des poncifs déjà vu et le sous-génie du mal, Lord Blackwood (dont le nom a dû exiger un effort surhumain d'originalité) qui nous est présenté n'est pas toujours convaincant, le personnage de Mark Strong, au delà de son ambition mégalomane, manque cruellement de personnalité. Heureusement que les "second rôles" viennent mettre un peu de piment dans l'intrigue, lors d'une scène de dîner avec Mary Morstan (Kelly Reilly) ou une entrevue avec Lord Coward (Hans Matheson).



Contre toute attente, Sherlock Holmes par Guy Ritchie est loin d'être détestable, film d'aventure esthétisant, hautement divertissant, plus proches du Secret de la Pyramide que de Meurtre par Décret, il offre une vision tendre, mais non dépourvue d'un certain cynisme, des personnages créés par Conan Doyle. On saluera au final le score intrigant de Hans Zimmer qui compose un "Sherlock Holmes' theme" au accents tziganes, au violon bien entendu !

3 commentaires:

Clelie a dit…

J'attendais justement ta critique avec impatience... et la voilà !

Je m'étais attendue au pire, avec tout ce que l'on avait pu voir ou entendre au sujet de ce film, qui a eu son lot de polémiques dans le monde holmesien. D'une manière générale, ce film m'a semblé fort creux... manquant cruellement de souffle, de personnalité, voire même d'originalité.
Ce Sherlock Holmes n'est pas fidèle à son modèle original, mais ce n'est sans doute pas son défaut le plus grave : le personnage central, qui par définition bénéficie d'une aura écrasante, demeure ici terriblement transparent, se laissant presque voler la vedette par un Watson nouveau, qui pour sa part, n'est pas si mal réussi... Bref Holmes n'est que l'ombre du formidable personnage qu'il est sensé être. L'intrigue ne m'a pas enthousiasmée, tandis que Mark Strong, en sous-méchant qui a volé la garde-robe d'un membre d'une hypothétique gestapo victorienne, est aussi creux que le héros...

A vouloir trop en faire, à désirer modifier un mythe qui n'en avait franchement pas besoin, ce film passe largement à côté de son sujet...

La musique, elle, heureusement est fort agréable... Mais elle ne sauve pas tout.

Bref, malgré avoir été préparée longuement à un probable massacre du personnage original, je reste sur ma faim, et plutôt désappointée par la qualité de ce film, qui bénéficiait pourtant d'un budget plutôt confortable ^_^

A bientôt !

Amicalement,

Clelie

Gabriel a dit…

Hello Clélie !

J'attendais aussi impatiemment ton avis sur le film !
Sans te reprocher d'être sévère, loin de là, car tu as tout à fait raison, je pense que ce Sherlock Holmes, qui semble (prenons un air catastrophé) n'être que le premier épisode d'une série de film dans la même veine, ne doit pas être vu autrement que comme un film d'aventure qui vise à toucher un maximum de public via une approche, qui sied certes au personnages, plus "jeuns" des aventures du grand détective. D'un autre côté, je me permet de maintenir que ce n'est pas le personnage de Holmes qui laisse à désirer, mais plutôt l'intrigue dans laquelle il évolu qui ne lui permet pas de se déployer convenablement, le film faisant en effet la part belle à un Watson gaillard qu envoie au tapis son image de papi.

Je suis totalement d'accord avec toi en ce qui concerne le rôle de Mark Strong, comme je l'explique dans ma critique, méchant d'opérette aux répliques peu flateuses, ainsi que pour la musique de Hans Zimmer. Je ne renie cependant pas les qualités esthétiques du film, que je trouve assez louables, elles en consistituent d'ailleurs le point le plus intéressant.

A très bientôt j'espère, chère amie !

Gabriel

Clelie a dit…

Oui, j'ai effectivement lu que ce film allait être le premier d'une série... Et je ne sais pas si je peux vraiment m'en réjouir...
Je suis evidemment tout à fait d'accord lorsque tu parles de l'aspect "grand public" du film. J'imagine en effet que ce dernier doit plaire, il comporte tous les ingrédients pour en faire un blockbuster respectable : des acteurs en vogue, de l'action, des explosions en tout genre... La preuve c'est que le film marche bien. Mais son scénario est sans profondeur et manque naturellement de charisme, ce qui finit par déteindre sur les acteurs principaux. J'avoue sans honte m'être largement ennuyée à certains moments, et c'est ce que je lui reproche également en grande partie. Etant en général très bon public, je ne peux que m'avouer déçue par le résultat, qui pour couronner le tout donne une image erronnée du véritable héros de Conan Doyle. Un scénario mieux travaillé, une intrigue plus originale et surtout plus cohérente. Pour ma part, je comprends mal le but recherché par Guy Ritchie, et en tant que spectateur lambda, je persiste à dire que le film manque cruellement d'intérêt.

Mon avis est peut être un peu catégorique, et je serais ravie d'en changer ou de le nuancer lors d'un 2e visionnage peut-être à la sortie du dvd.;-)