28 juin 2010

Dorian Gray (1970)

Réalisé par Massimo Dallamano en 1970.
Avec : Helmut Berger, Richard Todd, Herbert Lom, Marie Liljedahl, Margaret Lee, Maria Rohm...
Produit par Harry Alan Towers.
D'après Le Portrait de Dorian Gray par Oscar Wilde.

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Lorsque le jeune Dorian Gray rencontre Henry Wotton chez leur ami commun, le peintre Basil Halward, l'homme déjà agé lui fait prendre conscience du caractère éphémère de sa jeunesse... la façon de voir les choses d'Henry devient la philosophie de vie de Dorian, sur lequel le temps ne semble pas avoir d'emprise...
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Bien moins connue que la splendide version d'Albert Lewin (The Picture of Dorian Gray,1945, avec Hurd Hatfield, Georges Sanders et Angela Lansbury), cette adaptation modernisée du roman d'Oscar Wilde n'a rien à lui envier. Massimo Dallamano a su prouver tout au long de sa courte carrière de cinéaste à quel point il était habile avec l'image (voire Mais qu'avez vous fait à Solange, ou Emilie), mais c'est certainement ce film qui en est la plus grande preuve.
Production Harry Alan Towers de premier ordre, Dorian Gray réunit un casting parfait, empruntant à Visconti l'acteur Helmut Berger dont le magnétisme et la finesse des traits sert à merveille le rôle titre. Herbert Lom (Le Fantôme de l'Opéra, 1961, Les Nuits de Dracula, 1970, Les Dix Petits Nègres, 1974), égal à lui-même, livre un parfait Henry Wotton, on pourrait même aller jusqu'à dire que la prestation de l'acteur Britanique est la plus intéressante du film. Marie Liljedahl (que l'on a pu voir aussi dans Les Inassouvies, un film très soft inspiré des écrits de Sade et lui aussi produit par Harry Alan Towers) n'est ici que de passage dans le rôle naïf de Sybil Vane, mais l'émotion qui émane de son personnage hisse sans peine l'actrice dans ce trio de tête.
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Connu sous de nombreux titres, Dorian Gray, malgré le fait que l'intrigue ne se situe plus au XIXème siècle, mais à l'aube des années 70 (avec tout ce que cela implique sur le plan vestimentaire, artistique et sexuel), reste très fidèle au roman de Wilde, à la trame comme à l'esprit et dénote une esthétique très intéressante. Sulfureux et subversif, le film exploite le physique avantageux de son interprète principal en mettant l'accent sur les débauches auxquelles il s'adonne et qui conduisent son portrait (son âme) à lui renvoyer une image monstrueuse. Le portrait lui-même est au départ plutôt quelconque, Halward semble d'ailleurs être un peintre plutôt médiocre, et n'apparait que peu souvent dans le film, mais les rares scènes qui voient apparaitre des changements sur la toiles sont très évocatrices de la malédiction qui touche Dorian Gray, et la vision finale du portrait et de son sujet réunis est glaçante !
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Joyaux secret du cinéma italien, Dorian Gray (Il dio Chiamato Dorian, The Secret of Dorian Gray...) est une oeuvre délicieusement décadente (comme sa superbe affiche), qui souffre évidemment de quelques faiblesses, mais qui a pour atout de savoir mettre en avant le caractère éternel du Portrait de Dorian Gray et de son propos si scandaleux.

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