25 janv. 2009

Mary Stuart de Schiller. Mis en scène par Stuart Seide


Texte : Friedrich Schiller
Traduction et version scénique : Eberhard Spreng et Stuart Seide
Mise en scène : Stuart Seide assisté de Nora Granovsky
Distribution : Sébastien Amblard (Mortimer), Pierre Barrat (Shrewsbury), Éric Castex (Paulet), Bernard Ferreira (Kent), Cécile Garcia Fogel (Elizabeth 1ère), Jonathan Heckel (Davison), Caroline Mounier, (Kennedy), Océane Mozas (Mary Stuart), Julien Roy (Burleigh), Stanislas Stanic ( Aubespine, Melvil), Vincent Winterhalter (Leicester)
Scénographie : Philippe Marioge
Costumes : Fabienne Varoutsikos
Lumières : Jean-Pascal Pracht
Son : Marco Bretonnière
Maquillage, perruques : Catherine Nicolas
Durée : 2h20
*
***
*
Deux femmes s'affrontent, elles sont toutes deux reines et toutes deux sont au centre de toutes les manigances politiques. Les deux soeurs enemies, Elizabeth Ière et Mary Stuart dans cette confrontation se livrent à corps perdu au jeu des masques, contradictoires et torturées, toutes deux s'exposent l'une à l'autre au paroxisme d'une oeuvre tragique mise en scène avec goût et sobriété.
***
Il n'y avait que Stuart Seide pour porter sur scène la pièce ô combien difficile de Friedrich Schiller, et dire qu'il a réussit serait un euphémisme.
En tête d'affiche, Elizabeth et Mary, les deux femmes d'envergure, toutes deux à la fois orgueilleuses et pathétiques. La première à la voix cassée, caverneuse, grave, ensorcelante, la démarche lente, presque alcoolisée, le pas feutré, les yeux hautains et envoutant de Cécile Garcia Fogel. La seconde a l'oeil sauvage, la beauté dure, le maintiens et le coffre puissant d'Océane Mozas. Entourées par des commédiens talentueux tel que Julien Roy et son air d'anglais typique, les deux femmes nous offrent une partition sans faute, un grand numéro bouleversant qui trouve son paroxisme dans une splendide scène dans laquelle sont confrontées les deux femmes, totalement chimérique, la scène permet à ces deuxc figures immortelles de régler leurs comptes lors de ce qui reste LE morceau de bravoure de la pièce et son mécanisme centrale, son intérêt principal, qui fait l'espace d'une dizaine de minutes de Mary Stuart la reine et d'Elizabeth Ière la criminelle.
*
La mise en scène de prime abord austère et minimaliste de Stuart Seide fait superbement ressortir les compositions des comédiens qui trouvent dans ce décors une parfaite représentations de l'état d'esprit des protagonistes, une froideur implacable qui n'a pour but que leur propre intérêt. Le décors sombre s'éclipse face aux géantes qui l'occupent, tout s'accorde autour des deux figures féminines pourtant manipulées.
La pièce de Schiller ne cesse de crier le mot de dualité, dans chaque scène règne l'oposition, jusque dans la personnalité de ses personnages, contradictoires, rongés de scrupules et de remords mais engagés dans un engrenages terrible.
*
Un final qui voit une Elizabeth rongée par le remords, anéanti, alors que Mary Stuart s'avance serreine vers la mort clot avec brio ce chef-d'oeuvre, qui a plus de deux heures durant fait frémir l'assemblée.
Au sortir de la salle on entend bien des remarques, élogieuses pour la plupart..."On entendait pas ce qu'elle disait, Elizabeth, l'avait une extinction ou quoi ?" . J'ai dis la plupart, il fallait bien qu'il y en ait pour faire tache ;).

Aucun commentaire: