13 mai 2009

Tales of Terror

Réalisé en 1962 par Roger Corman.
Scénario de Richard Matheson.
Avec Vincent Price, Peter Lorre, Basil Rathbone...
Musique de Les Baxter.

*
***
*

Morella est morte de puis près de 20 ans après la naissance de sa fille Elenora, mais elle hante toujours son époux. Lorsque Elenora revient à la maison après 20 ans d'absence, Morella y voit la possibiliter de revenir en chair et en os.

Le chat noir est détesté par l'ivrogne chez qui il vit, jusqu'au jour où il pourra se venger en dénonçant le meurtre que ce dernier à commis.

Enfin, Monsieur Valdemar est au prise sur son lit de mort avec un curieux docteur qu'il pourrait bien emmener avec lui dans la tombe.

***

"Tales of terror" est le 3ème long métrage du cycle Poe de Roger Corman. Cette fois, Corman n'adapte pas une, mais trois nouvelles de Poe, réalisant lui-même les trois segment qui bénéficient tous de la stupéfiante prestation (j'ai presque envie de dire "présence") de Vincent Price.
Comme toujours, Richard Matheson est obligé de romancer quelque peu les récits pour les rendre adaptable, porter sur grand écran une nouvelle de Poe n'a rien de facil, mais le trio Corman/Matheson/Price a déjà su prouver qu'on pouvait s'en tirer à merveille avec La Chûte de la maison Usher et Le Puit et le Pendule.
***
Avec Tales of terror on entre directement dans le vif du sujet, une voix off nous berce tandis que dans le noir apparait un coeur dont les battements nous conduisent jusqu'à Morella.
Morella est le plus court, et le plus classique des trois récits, il se rapproche énormément de la chûte de la maison Usher ou de La Tombe de Ligeia (le personnage de Vincent Price l'éternel angoissé qui vit avec la mort dans une maison branlante), ce qui en fait bien entendue une réussite plastique et tragique mais aussi une découverte assez peu surprenante. Morella aurai pu occuper à lui seul un métrage entier, mais le choix de Corman de l'inclure en tant que sketch est compréhensible compte tenu des similitudes trop flagrantes avec d'autres films de la série.
***
Le Chat noir est au centre du film, et en constitue d'ailleurs l'intérêt principal. Bien plus long que Morella, Le chat Noir, quoique bien édulcoré par rapport au texte d'origine, est assez fidèle à l'esprit de la nouvelle. Si Matheson se permet de broder autour du personnage principal, incarné avec beaucoup d'humour par Peter Lorre, le final laisse apparaitre toute l'horreur et toute l'ironie de l'histoire : "j'avais muré le monstre dans la tombe", les cris du chat noir risque de hanter le spectateur un long moment.
***
L'étrange histoire de Mr Valdemar sans être ininteressant est certainement le plus faible et le moins accessible des trois récits. Vincent Price y incarne un homme mourant qui réclame les services d'un étrange médecin pour ne pas souffrir. Le médecin, campé par un Basil Rathbone aussi rigide que Sherlock Holmes, va s'emparer de son âme et se jouer du mourant l'empêchant de trouver le repose jusqu'à ce que ce dernier accepte de lui donner la main de la veuve. Le final granguignolesque, même s'il peut se targuer d'une certaine fidélité à Poe n'a pas l'ampleur nécessaire pour clore le métrage.
***
En bref, Tales of Terror, de par son caractère inégal et la trop courte durée de ses récits peut paraitre quelque peu hermétique aux novices. La qualité aléatoires des segments ne rend pas pour autant le tout désagréable et on y retrouve toute l'ambiance et de nombreux themes du cycle Poe. Tales of terror constitue donc une belle synthèse de l'univers d'Edgar Poe et de la série initiée par Roger Corman, dont le segment, Morella, s'il n'est pas le plus original reste mon préféré.

Aucun commentaire: