8 mars 2009

Bram Stoker's Dracula's Guest

Réalisé par Michael Feifer en 2008.
Avec Wes Ramsey, Andrew Bryniarski, Kesley McCann, Dan Speaker...

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Bram, jeune clerc de notaire et Elizabeth s'aiment, malheureusement, le père de cette dernière n'y croit pas et exige que les amant se séparent pendant un an et ne se marient que si la flamme persiste d'ici là. Bram se résigne à cette décision, mais Elizabeth, furieuse contre son père et refroidie par un amant si peu combatif s'enfuit. A la gare de King cross elle tombe sur le Comte Dracula et se console auprès du vampire, qui l'enlève pour la ramener en Transylvannie. Apprenant cela, Bram se jure de ramener sa bien aimée, quoiqu'il lui en coute.

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2008 n'a pas été une année riche en vampire, drôle de choix que l'été 2008 donc pour faire revenir sur les écran (le petit du moins) le personnage de Bram Stoker...mais Michael feifer aligne les "drôles de choix" avec ce Dracula's Guest à l'affiche fort alléchante (qui copie légèrement celle d'Entretien avec un vampire).
L'Invité de Dracula est en réalité le premier chapitre du roman Dracula, qui peut être vu de 2 façon, soit comme le récit du voyage de renfield, expliquant comment il a sombré dans la folie, soit comme une prmeière tentative de Jonathan harker de parvenir au château de DRACULA. Ici, il faudrait plutôt traduire le titre par L'Invitée de Dracula (aucun rapport avec le roman de Françoise Sylvie Pauly), puisque la jeune personne qu'il accueille en sa demeurre est une femme. Parti de là, l'hypothèse du "Bram Stoker's" ne semble plus vraiment tenir debout. Le parti pris du film, de confronter l'auteur au personnage en ancrant le récit dans la réalité est asses intéressant, on pense tout de suite qu'on va se voir raconter comment Stoker en est venu à écrire Dracula, et finalement...non
Le personnage principal du film est donc Bram Stoker himself...un homonyme dirai-je, puisque Wes Ramsey aussi mignon soit-il ne fait pas illusion, jamais, il ne pourrai passer pour l'écrivain irlandais, même vu dans sa jeunesse. Première déception, le film n'entretient donc, malgré sa tagline, aucun rapport historique avec Stoker qui se retrouve grossomodo avec le statut de Jonathan Harker tandis qu'Elizabeth ( Kesley McCann) prend la place de Mina.
L'époque est assez mal déterminée, en se référent à l'âge des personnages on peut imaginer que le tout se déroule en 1870, et, comme semble nous l'indiquer une étrange didascalie apparaissant après l'introduction (qui est en fait la fin du film), ne tient qu'en une semaine (quand on sait que ce film reprend globalement la trame du roman de Stoker et que dans ce dernier l'action est étale sur 6 mois...). Les costumes sont affreusement anachroniques, et Londres est totalement absent alros que plus de la moitié du film s'y déroule.

Suite à ces constatations premières, il est temps d'entrer dans le film :


Le début laisse entrevoir une once de beauté esthétique ainsi qu'un scénario qui s'il ne casse pas des briques, tenderai à mélanger Raison et Sentiment avec Dracula, on passera sur l'accent américain très marqué et presque vulgaire de nos suposés anglais, pour apprécier une jolie scène de duel sur la plage. On passera aussi sur le plan suivant, nous présentant un Londres en ombre chinoise, visiblement une silhouette découpée dans du carton et posée au dessus d'un bassin évoquant pauvrement la Tamise ; l'effet peu paraitre artistique et ne pas être incombée à un budget microscopique, il semble même recherché.
Là ou le bât blesse c'est lorsque l'on découvre Dracula, dans le burreau de Bram Stoker. Andrew Bryniarski, s'il n'est pas obèse, a plutôt un physique de catcheur que de Dom Juan vampirique, et l'attitude du comte ne correspond en rien au personnage de Stoker...






Bon j'arrête, vraiment, je vous jure que j'aurai voulu être gentil avec un film récent qui met en scène Dracula, ils sont si rares, mais malheureusement, s'il ya quelques exceptions comme Le Dracula de Bill Eagles, la plupart sont tristement mauvais, c'est le cas vous vous en doutez de celui ci...J'ai eu beau passer sur nombre d'erreurs, au final je n'ai pas vu grand chose, puisque je n'ai fait que passer, sur tout...

Produit américain par excellence, Dracula's guest aligne les clichés, qu'ils soient vampiriques ou non, et pas les meilleurs.

Premièrement, il reprend l'idée du périple à travers l'Europe pour poursuivre Dracula, ce qui implique dans le film que Bram, seul, fasse : Londres-Paris par mer, paris-Borgo sur terre en moins de 4 jours (le tout se déroulat sur une semaine, on peut penser que le lundi matin, il demande Elizabeth en mariage, le lundi après midi le père refuse, le lundi soir Elizabeth s'enfuit, lundi soir toujours elle se retrouve comme par magie au château de Dracula, mardi matin, Bram est informé de sa disparition, mardi après midi, Dracula est de retour en angleterre pour tuer l'ami de Bram qui l'a préveu, mercredi matin, Bram est en route, mercredi soir il est à paris, Jeudi matin,il est en vue de la transylvanie, jeudi soir il y est, Vendredi matin il trouve Elizabeth dans un cachot, Vendredi après midi, ils sont empêchés de s'enfuir, samedi midi, le père d'Elizabth s'amène, samedi soir s'en est fini de Dracula, et Dimanche enfin les amants peuvent se marier ! pffiou) ! le traget lui même est censé prendre largement plus d'une semaine au 19ème siècle ! Surtout que le jeune et fringant étalon est à pied...

Au niveau de la psychologie du vampire elle est réduite à son stricte minimum, Feifer a révisé ses classiques, un peu de sang, un peu de sexe... Pour ce qui est du sang on a déjà eu quelques exemples, classiques mais bienvenus...le sexe va être une toute autre pair de manche (les acteurs en sont de beaux déjà, de manches...). Bryniarski n'a rien du vampire sensuel, et je doute qu'une jeune femme saine d'esprit ne lui offre spontanément sa virginité, surtout lorsqu'elle a été amené contre son gré dans un soi-disant château des Carpates qui est en fait une des nombreuses cryptes de luxe de Los angeles... Alors la phrase clé du film, qui n'intervient qu'au bout d'une heure et dix minutes va nous faire toucher du doigt la pire subversion qui soit : "he raped me Bram !"...C'est un scoop mesdames et messieurs, Dracula, maintenant ne se contente plus de boire le sang, il viole ! L'escalade dans l'horreur, on ne peut plus faire confiance à personne ! C'est à ce moment précis que dans les chaumières on bouches les oreilles du cadet en priant que le vilain aille vite en enfer...

Ce qui se fait somme toute assez rapidement, après quelques vagues reflexions sur la possible impuissance sexuelle de Bram (Le personnage, pas l'auteur), nos deux amants dans une impasse, se voient sauvés in-extremis par le père D'Elizabeth qui, semble bien connaitre Dracula et est bien décider à l'envoyer Ad Patres.

Avant ça il faut souligner que Bram fait escale à Paris ou il tombe sur un tribue de clodos au français approximatif qui n'ont à la bouche que des histoires obscures de révolution et de waterloo...fallait-il vraiment que Feifer se sente obligé de nous montrer qu'il avait fait des recherches sur l'histoire de france avant d'y situer un pan de son action ? La scène donne lieu à un bon fou rire, tant d'anachronisme est forcément voulu, non ?

Papa d'Elizabeth et Violeur d'Elizabeth (je me refuse à appeler cet homme 'Dracula') s'empoignent donc au final,dans un duel au sabre plus qu'improbable, filmé par un épileptique en pleine crise, tout en ressassant se faisant leur rencontre précédente sur laquelle on ne saura pas grand chose...et alors que tout semble perdu pour nos héros comme pour le film, la victoire de papa d'Elizabeth sur Violeur/catcheur les sauve de la m**** dans laquelles ils s'étaient fourrés tandis qu'elle enfonce encore un peu plus le film dans celle qu'il s'est créé : Transpercé apparemment de part en part par un sabre imaginaire, Dra...euh le violeur pas beau, s'écroule grimaçant et criant de sa voix grave "I am Immortal" avant de disparaitre. Sur ce papa d'Elizabeth vient nous dire qu'il faut vite rentrer, on a un mariage à célébrer !



Tout est donc bien qui fini bien, Dracula's guest s'est vautré en beauté, possédant au départ une base des plus intéressante, il ne marche pas, mais court dans la facilité, mais la morale est sauf pour les petits américains, Dracula, le pas beau le vilain est mort et papa d'Elizabeth est revenu sur sa décision...ah mais non ?! mais attendez Nooon ! regardez !
Alors que le deuxième plan du Londres en carton nous est montré, on entend à nouveau la voix du monstre : "I am Immortal"...Le nanard aussi est immortel : Merci Lionsgate !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Oups ... j'le verrai pas, je veux garder de bonnes impressions sur Bram Stoker's Dracula (the book !)!

je salue l'efficacité de ton écrit en tout cas... malgré ta deception... on a écrit tout 2 un article sur un film qui nous a déçu presque en meme temps, c'est ti pas mignon !

Clelie a dit…

Je suis écroulée de rire derrière mon écran ! ^_^
Quelle verve impitoyable, mon cher Gabriel !

Ta description chronologique du voyage de Bram vers le Transylvannie est absolument irrésistible... ^_^

Excellent article as usual !

A bientôt.