21 déc. 2008

Meridian : Le baiser de la Bête

Réalisé par Charles Band en 1990.

Avec Sherilyn Fenn et Malcolm Jamieson.

Musique composée par Pino Donaggio.

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Catherine, une jeune étudiante se rend en Italie où elle possède le château de ses ancêtres. Dès le jour de son arrivé, une troupe de théâtre itinérante s'installe dans le parc. catherine se sent immédiatement attiré par un membre mystérieux sans cesse affublé d'un masque...

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En 1990, la société de production Full Moon a déjà à son palmarès de fort réjouissantes productions comme le sympathique Dolls de Stuart Gordon et d'autres comme le premier volet des Subspecies de Ted Nicolaou vont voir le jour. Charles Band d'ordinaire simple producteur passe pour la huitième fois derrière la caméra, mais non pas cette fois pour réaliser un bête film d'horreur commercial, mais pour une "oeuvre" qui lui tient beaucoup plus à coeur ; Meridian, un joli petit conte de fée aux accents érotiques bien loin des attentes de l'époque, et qui ferait aujourd'hui bien pâle figure face aux films de Tim Burton.

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C'est donc sceptique que je découvre Meridian, mais je suis bien vite charmé par l'envoutante musique de Pino Donaggio qui possède un indéniable savoir faire quand il s'agit de créer des ambiances surréaliste sur des accords au synthé.

Les premières scènes de Meridian ont de quoi rebuter, la photographie souffre d'un grain assez disgracieux au premier abord mais qui confère à l'image un aspect parcheminé qui masque un manque de moyen flagrant en donnant aux décors moyen-âgeux du château un aspect plus authentique.

L'actrice Sherilyn Fenn, déjà vu dans Twin Peaks de David Lynch se donne à corps perdu dans cette petite aventure qui reste l'un des meilleures film de sa pauvre carrière dont les début auguraient pourtant le meilleur pour la suite. Son rôle n'est certe pas le plus touchant du métrage mais la naïveté du personnage et les atouts de l'actrice ont bien ce qu'ils ont de séduisant et heureusement, à aucun moment le film ne sombre dans l'excès et Charles Band ne donne pas libre cour à ses délires érotiques, même si on sent un furieux désir de déshabiller son héroïne, il film pudiquement les scènes d'amour qui se déroulent dans de très beaux décors à grand renfort de candélabres et de rideaux cramoisis.

Malcolm Jamiesson assure avec brio le double rôle de Jumeaux dont l'un est un homme froid rongé par la haine et l'autre une âme torturée en proie à un mal inhérrents aux princes charmants des contes : il se transforme en bête chaque fois que son coeur bât pour une belle princesse.

Mais la bête n'est que prétexte, le véritable fléau, c'est ce double, envahissant, ce frère aigris qui ne supporte pas de voir son monstre de frère heureux...alors lequel des deux est le monstre ? Ce n'est pas par sa grande subtilité que le scénario brille mais bien par sa naïveté. C'est cette naïveté qui donne envie d'y croire.

On en peut s'empêcher en voyant ce petit film, de penser à une relecture de La belle et la Bête car par bien des aspect, l'histoire qui nous est contée ressemble à celle bien connue de notre enfance, mais on est loin tout de même des théières chantantes de Disney. La thématique sexuelle est omniprésente dans le film de Charles Band et l'acte en lui-même est réitéré, parfois de façon symbolique, souvent de façon concrète. Même lorsque Catherine soupçonne cette bête, apparemment immortelle d'avoir assassiné son ancêtre qui en était elle aussi tombé amoureuse, elle ne peut s'empêcher de succomber à ses caresses.........et là me direz vous, tout nous pousse à croire que Band à ressorti son "Freud écourté" de Terminale (elle aussi écourtée ?) pour étayer son scénario (non je suis missant missant missant ! ^^).

Vers le final, Charles Band semble s'emmêler quelque peu les pinceaux et bacle certains aspects qui auraient gagnés à être plus travaillés. Cependant, il faut reconnaitre que cette étonnante production Full Moon a été par trop sous-estimé et que malgré un manque de moyen évident et un scénario d'une naïveté (comptons un peu le nombre de fois que j'ai écrit ce mot -_-) à toute épreuve, elle se révèle être un très joli conte de fée, mais attention, For Adult Only, qui plaira forcément aux grands sensibles comme moi et aux amateurs de châteaux haut perchés et de grosses bêtes poilues !

1 commentaire:

Clelie a dit…

Eh bien, voilà un film qui devrait me plaire. Critique très agréable et très intéressante... Et qui me rend très curieuse.
Je cours me renseigner de ce pas...