2 sept. 2010

The House of Usher 2008



Réalisé par David Decoteau en 2008.
Avec : Michael Cardelle, Frank Mentier, Jaimyse Haft, Jack Carlisle...
*
***
*
Lorsque Victor Reynolds rend visite à son ami de toujours, Roderick Usher, c'est pour découvrir que celui ci, atteint d'une étrange maladie dégénérative se terre dans l'obscurité de son imposant manoir, craignant la lumière et l'agitation du dehors...
***
Il ne faut jamais très longtemps à la maison usher pour se remettre de ses chutes consécutives. Deux ans après le film de Hayley Cloake, apparait cette nouvelle adaptation, un peu particulière, puisque c'est David Decoteau qu'on retrouve aux commandes. Au programme donc, un casting qui ravira certainement le public du monsieur, puisqu'il est essentiellement composé d'éphèbes, qui n'ont pour toute indication scénique la plupart du temps que celle de déambuler dévêtus dans le décor. Il ne faut pas longtemps, même pour les novices, pour se rendre compte des véritables préoccupations de Decoteau, et les habitués pourront se réjouir de constater que le partenariat du réalisateur avec la chaine TV gay Here! est plutôt fructueux, puisque la filmographie en dent de scie de Decoteau qui connu jadis plus de bas que de hauts, remonte singulièrement la pente.
***
Avec le parti pris d'exhiber son casting masculin un maximum, sans jamais se montrer explicite quant aux relations qu'entretiennent les personnages (ce côté crypto-gay qui l'a rendu célèbre), Decoteau parvient à maintenir une réelle tension. Une tension qui ne se trouve pas là où on l'attend (n'allez pas chercher trop loin), puisque ce House of Usher n'a rien de bien terrifiant, l'argument fantastique ne servant que d'amorce pour dévoiler une relation trouble et auto destructrice entre Roderick et Victor. Sans jamais tomber dans la vulgarité, Decoteau flirte pourtant dangereusement avec le softcore bas de gamme, donnant à son film un coté kitsh et camp, pas détestable. Jaimyse Haft, seule représentante de la gente féminine au milieu de cet étalage de chair fraiche, ne s'en formalise pas trop et peu se vanter d'incarner le personnage le plus favorisé par le scénario de Simon Savory, Madeline Usher.
***
Egal à lui-même, Decoteau baigne ses décors de son habituelle lumière bleutée, ponctuée d'une éclair de temps en temps, muliplie les traveling sur les corps dénudés. Sur ce point, il se sent visiblement beaucoup plus confiant que d'habitude... ce partenariat avec Here! n'arrive pas trop tôt !
Photographie soignée, mainnequins en boxers en veux-tu en voila, élément fantastique pour faire genre (Dites, il est où Edgar Poe ??)... House of usher est un pur Decoteau, qui en étonnera plus d'un par sa qualité et la richesse inhabituelle de son contenu, le réalisateur se permet même un petit twist final, qui ne nous fera certainement pas réflechir longtemps, mais qui nous montrera, avec ce beau plan sur le visage en larme de Victor, dans un silence total, qu'une force et une tendresse innattendues sommeillent derrière la caméra de David... et sans m'attendre à des miracles, j'espère constater ça de plus en plus souvent !

Aucun commentaire: