15 nov. 2011

Oscar Wilde et le Nid de Vipères

Roman de Gyles Brandreth



Impeccable dandy à l'élégance excentrique, Oscar Wilde ne manquerait jamais une soirée mondaine en compagnie d'Arthur Conan Doyle. Surtout si elle est donnée par l'une des femmes les plus en vue de Londres, la duchesse d'Albemarle. Mais la mort brutale de leur hôtesse entraine les deux brillants compères dans une enquête au plus près des secrets de la couronne.




Cette quatrième entrée dans la série des Oscar Wilde's Murder mysteries se déroule en 1890 et rappelle par bien des aspects le brillant Jeu de la Mort (qui lui prend place en 1892), ne serait-ce que par la présence encore une fois aux côtés de Wilde, de Conan Doyle et de Bram Stoker. D'ailleurs, clin d'oeil probable à Stoker qui commence ici à s'intéresser de près aux vampires auquel il consacrera "le plus beau roman du siècle", le roman adopte la forme épistolaire et celles des journaux et carnets des différents protagonistes.

Si les enquêtes précédentes devait s'adapter au caractère indolent de notre cher Oscar, celle ci rompt brutalement le rythme instauré auparavant. Plus question ici de trainer au Savoy sur des pages et des pages ! Même si Wilde ne peut se passer d'un repas convenable (qui se résume souvent pour lui à une boutielle de Perrier-Jouët) avant de mettre en branle ses cellules grises, c'est sans compter ici sur le dynamisme d'un Arthur Conan Doyle omniprésent, qui secoue de temps en temps son ami absorbé dans ses mots d'esprits.

Comme je l'ai dit plus haut, le roman emprunte au Dracula de Stoker sa forme littéraire, et un peu plus que cela, puisqu'un petit tour au cimetière avec le club des vampires de Londres va apporter au récit une petite dose vaguement fantastique (D'ailleurs, Oscar ne serait-il pas un peu le vampire qui tenta de ravir à Bram, Florence Balcombe, la plus jolie fille d'Angleterre ?). La présence d'un vampire dans l'histoire, qui va d'ailleurs troubler (et pas qu'un peu) Oscar, semble déterminer en quelque sorte l'orientation de la saga, puisque le prochain tome s'intitule "The Vampire Murders".

Si l'intrigue, remarquablement complexe au départ -faisant intervenir Charcot et son discours sur l'hystérie, les coucheries du Prince de Galles, les vampires de Londres et les danseuses du Moulin Rouges- se clot de manière trop discrète, malgré le génie d'un Oscar que Brandreth continue de dépeindre magistralement à travers Robert Sherard, elle réserve de nombreuses surprises et The Nest of Vipers est encore une fois une lecture formidable, tant les protagonistes nous sont devenus familiers !

5 commentaires:

Perséphone a dit…

Je ne l'ai pas encore lu celui-là! Ton avis me confirme mon impression, Vive Gyles Brandreth!!!

le chef de gare a dit…

je ne connais pas.Je crois que je passe trop de temps à regarder des films...

Gabriel a dit…

@Perséphone :
Je suis impatient de connaître ton avis sur ce quatrième tome, je suis sûr qu'il te plaira autant qu'à moi, Brandreth reste fidèle à lui-même !

@Le chef de gare :
Les Oscar Wilde's Murder Mysteries sont des lectures que je ne peut que conseiller, surtout si l'on est un amoureux de Wilde ! On a pas toujours le temps de concilier lectures et visionnages cependant ; j'avoue ces derniers temps être assez débordé moi-même (master oblige).

A bientôt ;)

Anonyme a dit…

The Nest of Vipers (UK) = The Vampire Murders (US). Donc c'est le même tome, contrairement à ce que vous avez écrit ;)

Gabriel a dit…

Exact, mes excuses pour cette erreur et merci pour cette rectification ;), le nouveau tome (je suis en pleine lecture)s'intitule en fait The Vatican Murders.