14 févr. 2010

THE WOLFMAN (2009)

Un film de Joe Johnston.
Avec : Benicio Del Toro, Anthony Hopkins, Emily Blunt, Hugo Weaving, Geraldine Chaplin...
D'après l'histoire originale de Curt Siodmak.
Musique composée par Danny Elfman.

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Lawrence Talbot rentre des Etats Unis au manoir familiale pour apprendre la mort violente de son frère, mis en pièce par ce qui semble être une bête sauvage, laissant Gwen Conliffe, veuve avant d'être mariée. Alors qu'il mène l'enquête auprès de sgitans de Blackmoor, Talbot est lui-même attaqué et sévèrement mordu par la bête...


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Le remake tant attendu de The Wolfman (1941) a enfin déchiré les écrans français, et si le succès populaire s'annonce mititgé, la réussite du film (à tous les niveaux) ne peut être niée.

Voila exactement 75 ans que le premier film de loup-garou, produit par Universal ; Le Monstre de Londres (Stuart Walker, 1935, avec Henry Hull) a lancé la carrière fructueuse du Lycanthrope à l'écran, mais c'est 6 ans plus tard, que le chef-d'oeuvre de Georges Wagner, The Wolfman (1941) rendra immortel cette figure imposante du cinéma fantastique. Il était donc légitime, qu'au même titre que Dracula, Frankenstein ou la Momie, Le Loup-Garou d'Universal ait droit lui aussi à un remake qui ne lésinerai pas sur les moyens : une excellente idée qui se révèle être tombé entre les meilleures mains !

Le film s'ouvre avec les paroles de la gitane Maleva, qui concluaient le film de 1941, paroles que l'ont peut voir gravées sur une pierre tombale. la mise en scène classique et le thème envoutant de Danny Elfman nous plonge dans ce film fait "à la manière de" qui ne trahi à aucun moment la mémoire de son ainé. L'envoutement se poursuit à travers les décors, gothiques, sombres, magnifiques et terrifiants où se situe l'intrigue; depuis le manoir Talbot, perdu dans les landes de Blackmoor jusque dans un Londres fantasmagorique, qui n'a rien à voire avec celui de Sherlock Holmes, mais se rapprocherai plutôt de celui de Sweeney Todd.

Ces magnfiques décors sont occupés par des personnages beaucoup plus complexes que ceux du film de Georges Wagner, et interprétés par des acteurs splendides qui rendent un "violent" hommage au film original et aux autres classqiues Universal. Comment ne pas penser à Lon Chaney Junior ou à Oliver Reed (La nuit de Loup-Garou, de Terence Fisher, 1961) en voyant la massive silhouette de Benicio Del Toro arborant la superbe canne à tête de loup du film de 41. Anthony Hopkins, dans une composition fameuse, reprend le rôle tenu 69 ans plus tôt par Claude Rains en lui donnant le côté calculateur et inquiétant d'un Hannibal Lecter en manteau de fourure. Emily Blunt, dont le maintient appelle les costumes d'époque est quand a elle d'une beauté discrète et tragique, dans le rôle difficil de l'unique amour de la bête, la seule à pouvoir la tuer.


Au niveau technique, il n'y a rien à redire, les effets spéciaux créés par Rick Baker (Le Loup-garou de Londres, de John "Thriller" Landis, 1981, ou encore Wolf, 1993), alternant un numérique discret avec un maquillage artisanal, donnent une puissance redoublée au film sans l'alourdir ; On retrouve enfin une transformation crédible et tout ce qu'il faut d'effrayante.
Le film de Joe Johnston ne se contente pas de faire référence au Wolfman original, mais contient au contraire nombre de clin d'oeil qui en font presque l'aboutissement de près d'un siècle de légende cinématographique : Un voyage en Asie évoquée par le père de Lawrence semble vouloir mettre en place une filiation entre Le Monstre de Londres et The Wolfman, Le Loup-garou de Londres se voit offrir un clin d'oeil amusant avec un carambolage impliquant un bus à impérial dans les rues de Londres, un duel à mort entre lycanthrope semble faire référence à Wolf et un plan très court lors d'une traque en forêt reprend à l'identique l'image de l'unes des affiches originales de La Nuit du Loup-garou. Ce côté référenciel, qui n'entrave aucunnement la vision du film pour les novices, se révèle être un véritable régal pour les connaisseurs, qui en apprécieront la pertinence, comme on goute un grand cru.


On pourra toujours dire que Joe Johnston est un bon réalisateur, mais pas un grand conteur (voire la différence entre son Jurassic Park et ceux de Spielberg), et que ce que ce Wolfman gagne en adrénaline, il le perd en romantisme (il est heureux du reste que le film n'ai pas atterri entre les mains d'un Stephen Sommers), néanmoins le score inattendu d'un Danny Elfman emprunté à Tim Burton rend lui aussi au loup-garou une splendeur qu'on croyait passée. Rien ne doit faire hésiter : Il ne faut pas passer à côté de cette somptueuse histoire à l'ambiance ensorcelante, réécrite par le scénariste de Sleepy Hollow, ni à côté du duo majestueux Del Toro / Hopkins, nous sommes bien là en face d'un chef-d'oeuvre du genre !

2 commentaires:

Raphaël Eymery a dit…

Oui vraiment je tombe d'accord avec toi : "presque l'aboutissement de près d'un siècle de légende cinématographique".
Les références sont vraiment bien venues (l'inspecteur Abberline par exemple).
Et puis pour finir j'ai une question : à qui te fais penser l'homme sur son cheval qui porte un deerstalker quand toute la troupe vient chercher le jeune Talbot ? Est-ce d'après toi un clin d'œil quelque peu humoristique à Sherlock Holmes ? ou je vais trop loin ?

http://www.machinations-demiurgiques.blogspot.com/

Gabriel a dit…

Au niveau des références, Wolfman est très très riche, il est donc possible que Johnston ait casé un personnage coiffé d'un deerstalker en une forme d'hommage (très anecdotique alors) à Sherlock Holmes (De plus, le film de Guy Ritchie sortait à la même période).

A très bientôt j'espère !