15 avr. 2009

Le Crane Hurlant


Réalisé par Alex Nicol en 1958 d'après un scénario de John Kneubuhl.
Avec John Hudson, Peggy Webber, Russ Conway, Tony Johnson et Alex Nicol.


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Eric, qui a perdu sa première femme Marian, décédée tragiquement, s'installe dans la demeure héritée de cette dernière avec sa toute jeune épouse Jenny. La maison semble hantée par une présence maléfique et chaque nuit, Jenny entend un cri effroyable venant de nulle part. S'agit-il des fantômes du passée qui poursuivent la jeune femme ? Ou alors quelqu'un ou quelque chose essaie-t-il de la mettre en garde ?


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La fin des années 50 a été riche en séries B en tout genre, inutile de revenir sur les débuts prometteurs de la Hammer dans le genre, mais on peut tout de même souligner l'apparitions de quelques réussites, comme House on Haunted Hill (1957) de l'étonnant William Castle, avec Vincent Price et Carol Ohmart...Dans la veine de ce dernier, ou même des grands classiques du genre tel Rebecca, The Screaming Skull fait son entrée dans les petits cinéma de quartiers en 1958 accompagné d'une publicité d'enfer qui dit que la production garanti les frais d'obsèque si on meurt de peur durant la projection...

Mais de peur ici, il n'en est pas question (publicité mensongère ^_^), comme je viens de le dire, The screaming skull n'est pas sans évoquer Rebecca, l'histoire d'un homme ayant perdu tragiquement sa femme qui en épouse une nouvelle et revient vivre sur les lieux du drame qui semblent encore occupés par la défunte.



Présenté dans un noir et blanc correct ayant malheureusement subit les ravages du temps, The screaming skull a d'hors et déjà pour lui ses décors ; un park peuplé de paons au milieu duquel trône une imposante batisse à l'air ancien, une marre remplie de nénuphars et une serres étouffantes abritant une flore chatoyante...

C'est dans ce cadre si propice que Alex Nicol introduit les cinq protagonistes du récit : Eric Whitlock et sa jeune épouse Jenny, le réverend Edward Snow et sa femme ainsi que Mickey, le jardinier. ce dernier personnage est l'un des plus intéressants, garçon un peu simplet quasiment élevé par Marian (la défunte) il ne peut croire à la disparition de sa maitresse et amie et attend sans cesse près de la marre dans laquelle elle s'est noyée qu'elle revienne s'occuper du jardin avec lui. L'amour que portait Marian à son jardin se ressent dans les images, l'endroit qui devait être entretenu avec une minutie impressionnante se transforme en une jungle pendouillante sans la présence de Marian alors qu'il est pourtant entretenu tous les jours par Mickey (on peut voir dans cette perévérence à s'occuper des plantes une sorte d'hommage de Mickey à Marian).


La présence de l'esprit de Marian est donc habilement suggérée et à ce moment du récit les similitudes avec Rebecca sont flagrantes (le domestiques qui ne jure que par sa maitresse, les amis qui vantent la beauté de la défunte, le portrait envahissant qui semble juger sévèrement celle qui lui succède...), mais The Screaming Skull va choisir de faire prévaloir l'élément fantastique, ainsi, si tout au long du récit on peut croire à nombre d'hypothèses (Mickey pourrait très bien vouloir faire partir cele qui remplace la femme qui l'aimait tant, Eric peut avoir tuer sa femme et vouloir rendre jenny folle, ou la tuer à son tour, le fantôme de Marian pourrai revenir la prévenir d'un danger qui la menace...le tout pourrait même être du à une succession de coïncidences, assemblé dans l'esprit impressionnable de Jenny.), le final lève le voile sur une double solution assez déroutante.

Cependant, si la faille, car faille il y a, de The screaming skull ne réside pas dans son scénario, on la trouve bien vite au niveau des effets spéciaux, en effet le parti pris du fantastique nécéssite l'utilisation d'artifices, et sur ce plan, si le fameux crane, en tant que crane n'est pas en cause (même si l'insistance autour de ses apparitions est assez maladroite), l'apparition finale du spectre de Marian peut préter à sourire...et par moment et ce malgré une durée totale n'excédant pas 1H10, le film patît d'un certain manque de rythme.


Malgré ses qualités indéniables, The screaming skull ne peut que subir la rude concurrence de ses ainés ; Rebecca, Hantise, Dragonwick... On peu lui reprocher, contrairement aux trois films sus-mentionnés de faire intervenir le fantastique de façon un peu trop appuyée, ce qui gâche peut-être le final. Mais en sa qualité de série B sans prétention et malgré de nombreux petits défauts, il s'agit là d'une production très attachante, de celles qu'on aime à découvrir et à faire découvrir ! Merci donc à Bach film de nous offrir en DVD ces petites rareté oubliées (à tort), de déterrer en quelque sorte ces petits cranes, hurlant ou non qui nous procurent tant de plaisir.

2 commentaires:

Dario a dit…

Me voilà bien tenté de passer sur les sfx ratés... moi qui aurait bien voulu un peu plus de fantastique (disons de revenants) dans Rebecca.... je suis pret à tenter le coup meme si le film risque de faire bien pâle figure à coté du dernier, (Dragonwyck), que j'ai vu...

orfeenix a dit…

Bravo pour ce blog au concept original, vous avez des goûts baroques inconnus de votre génération habituellement, je reviendrai.