8 févr. 2009

Morse



Un film de Thomas Alfredson. Sorti en 2009.
Avec Kare Hedebrant, Lina Leandersson, Per Ragnar, Peter Carlberg...


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Oskar est le souffre douleur d'une bande d'élèves de sa classe et rêve de se venger. Un soir alors qu'il est seul avec lui même dans la cour de son immeuble, la jeune fille qui a emménagé à côté de chez lui, Eli, vient le retrouver...Entre les deux enfants de 12 ans un réelle complicité nait. En parallèle des cadavres vidés de leur sang sont retrouvés un peu partout, et Oskar ne tarde pas à découvrir la vérité quant à la nature de son amie, qui a 12 ans depuis bien plus longtemps que lui...

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Voila donc le film qui s'est vu récompensé du Grand Prix du festival du film fantastique de Gerardmer dont le jury était présidé par Jaume Balaguero, et à raison d'ailleurs (le jury de Gerardmer semble avoir plus de gout que celui de Cannes quand on voit que Entre les Murs a tout raflé et que tout le monde est passé à côté de Valse avec Bachir...), puisque le film suédois adapté du roman Let The Right One In est une oeuvre à la fois étonnante et émouvante, qu'on attendait au tournant et qui a su avec brio répondre à toutes les attentes et bien plus !

En s'articulant autour d'une galerie de personnages peu communs, Morse tire son épingle du jeu des films de vampires convenus de ces dernières années où de belles lycéennes rêvent à de beaux lycéens (suivez mon regard...) en nous présentant un vilain petit canard blond de douze ans, une petite vampire épaulée par un vieux sérial killer légèrement dépressif et une bande d'amis poivrots à la quarantaine bien tassée. Ces personnages, qui mis à part nos héros sont tous plus ou moins destinés à mourir évoluent dans le climat suédois au fil de dialogues d'une simplicité ahurissante qui certes ne les rends pas attachants mais renforce la crudité du film qui commence, avant de nous montrer la mort par nous montrer la vie sans additifs ni artifices.

Après un démarrage en côté assez lent, Morse prend son envole et reste constant, les décors sont d'une froideur inalétérable, les scènes sanglantes terriblement réalistes et la bande son épatantes, voila pour ce qui est de la forme, du bon, sur toute la ligne.

Au pays de Morse les méchants sont les gentils et les gentils outre les méchants/gentils ne servent à rien, vous suivez ? Non effectivement c'est assez nébuleux, mais imaginez-vous un instant que c'est l'arrivée de cette vampire, qui rapelons le est une créature nocturne d'apparence humaine qui se nourrit de sang et donc qui vide sans pitié des êtres humains de leur sang pour subsister, qui va faire de notre petite Oskar un homme. C'est évidemment d'elle qu'il va tomber amoureux, mais au delà de ça, cette enfant sans âge est celle qui va l'extirper d'une vie morne et désespérante. Les adultes sont mis en retrait, ils restent totalement extérieurs à l'histoire qui se joue devant nous et si par malheur ils s'avisent de vouloir y jouer un rôle trop grand il finissent très mal. Les gentils dans la vie ici sont donc les méchants, ceux qui ne comprennent pas, ces villageois dans Frankenstein qui dévalent les rues armés de fourches et de torches, qui ici finalement ne parviendront jamais à leur fin.

Les moments mettant en scène les deux enfants sont bouleversants et le jeu des acteurs est bluffant de réalisme et de simplicité. La caméra toujours discrète n'en filme jamais trop, et fait de Morse à la fois un drame, un film d'horreur, et une étrange romance qui donne lieu à bien des réflexions.

Morse (qui tire son titre du moyen de communication des enfants d'un appartement à un autre) est donc une oeuvre à la fois cruelle, sensible, simple et belle, qui n'hésite jamais à faire couler le sang quand celui ci est nécessaire et qui à aucun moment ne nous laisse froid malgré les paysages enneigés et les éclairages blancs qu'il présente. Une histoire d'amour heureuse qui sans détours crétins ni lieux communs nous émeut et nous transporte...enfin heureuse...à vous de voir !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Faut que j'me dépeche si je veux le voir !!! encore un article admirablement construit, meme si je ne peux "juger" son contenu... je repasserai quand je l'aurai vu !!!