16 nov. 2008

Oscar Wilde et le Meurtre aux Chandelles

Roman de Gyles Brandreth

En cette fin de siècle trépidante, Oscar Wilde, dandy éclairé, virevolte de mondanités en rendez-vous discrets, lorsqu'un drame vient bouleverser sa vie. tandis qu'il s'apprète à écrire The Picture of Dorian Gray, il découvre dans un meublé le corps sans vie de Billy Wood, un jeune garçon de sa connaissance. Tout semble indiquer un meurtre rituel. Et en ami fidèle, Oscar Wilde s'est juré de ne trouver le repos tant que justice n'aura pas été faite pour Billy Wood. Commence alors pour Oscar et ses amis Arthur Doyle et Robert Sherard une enquête dans les bas-fonds de Londres qu'aucun d'eux n'est prêt d'oublier.



Ecrit par un véritable admirateur d'Oscar Wilde, The Candlelight Murder réunit le temps d'une enquête un tryptique littéraire fort sympathique composé bien sûr d'Oscar Wilde, et aussi de Sir Arthur Conan Doyle et Robert Sherard (arrière petit fils du poète William Wordsworth et grand ami et biographe de Wilde). Le moins que l'on puisse dire c'est que la trame n'est pas des plus mouvementées et que les révélation s'enchainent à un rythme très lent qui en déroutera plus d'un, mais c'est là la volonté de l'auteur de faire coller le style à la personnalité de Wilde, personnage haut en couleur mais assez peu sportif ; Ainsi, si Wilde connais déjà parfaitement certains éléments de réponse, il lui arrive de les garder pour lui et de n'en faire part a Sherard, et par là même, au lecteur que bien plus tard. Le duo Wilde/Sherard fait penser par bien des aspects au duo Holmes/Watson et la présence de Doyle n'est pas innocente du tout. Nombreuses sont les références à Sherlock Holmes, notamment lorsque Wilde fait appel aux mauvais garçon de Baker Street pour obtenir des informations, mais comme le fera remarqué Conan Doyle, c'est pour le personnage de Mycroft qu'il s'inspirera de Wilde (on pensera évidemment aux gravures de Sidney Paget pour la revue The Strand qui évoquent immanquablement Wilde) et de son côté détective de salon, Wilde préférant souvent aller s'installer dans un confortable fauteuil de son club plutôt que d'aller courir les rues.
Les sous-entendu homosexuels se font discret et ne sont pas l'intérêt principal du roman qui nous emmènera pourtant dans de drôles de salon où dînent en secret les notables et où on habille les jeunes hommes en costumes marins ; des pratiques fort sages issuent d'un érotisme desuet qui rendent d'autant plus attachant la galerie d'amis poètes de Wilde que l'on croisera à l'occasion.

La famille de Wilde tient aussi une grande place dans le déroulement de l'enquête ; c'est un réel plaisir de retrouver la figure calme et apaisante de Constance Lloyd et le père attentionné qu'était aussi Wilde en dehors de ses fantaisies

Pour ce qui est du mystère entourant l'assassina du jeune Billy Wood, on en est quitte pour un retournement de situation inattendu et séduisant qui achève The Candlelight Murder sur un dernier point d'orgue qui ne donne qu'un espoir : de voir au plus vite sortir un nouveau tome de la Série The Oscar Wilde murder mysteries par Gyles Brandreth !


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Arf... Ça donne envie de le lire.

*va chercher son serveur-immeuble en Californie et reviens*

Comme d'habitude, article de qualité, ça donne envie et les photos sont très bien choisies. Surtout la dernière :p

Perséphone a dit…

Bonjour Gabriel,

J'ai moi aussi dévoré les deux romans de Gyles Brandreth et j'en fais une critique sur mon blog. Je me suis permise de mettre un lien renvoyant à tes critiques. J'espère que cela ne te dérange pas, comme ça les amateurs de notre wilde préféré pourront voir deux avis identiques mais deux critiques.

bien à toi

Perséphone