10 oct. 2008

L'Historienne et Drakula (The Historian)


Roman d'Elizabeth Kostova, publié en France en 2006 en 2 tomes de respectivement 496 et 512 pages. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Evelyne Jouve.
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Qui était vraiment le prince Vlad de Valachie, aussi connu sous le nom de Drakula, le vampire des Carpates, mort depuis cinq siècles ? C'est la question que se pose, intriguée, une jeune fille de seize ans en découvrant dans le bureau de son père un livre très ancien dont toutes les pages sont blanches, sauf la mystérieuse page centrale, sur laquelle un Dragon aux ailes déployées semble protéger entre ses griffe cet unique mot "DRAKULA".
Commence alors, pour son père comme pour elle même, une enquête périlleuse autour de cette noire figure du passé. Peu à peu, l'ombre maudite et ses émissaires se font plus présents et oppressants autour d'eux. la quête se transforme en traque, et la vérité qui se dégage de la légende pourrait bien être plus terrible encore.
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Ce premier roman d'Elizabeth Kostova, acclamé par la critique à sa sortie est basé sur une construction ingénieuse, mélant 2 journeaux intimes écrits à 30 ans d'interval. L'auteur ne reprend en aucun cas la succession de Bram Stoker et ne fait pas de son roman une suite des aventures du vampire mais bel et bien une enquête sur les fondements de la légende.




Cette grande aventure aux allures de parcours initiatique (c'en est un pour l'héroïne comme c'en fut un pour son père) met très vite le spectateur dans l'ambiance ; le premier tome se révèle passionnant, le processus d'identification est diablement efficace et les amoureux du personnage de Stoker comme moi, y prendront un réel plaisir. Non pas que Dracula soit présent dans cette première partie, il est absent de la quasi totalité du roman et pourtant, il parvient à s'imposer entre les lignes, tout suggère subtilement sa présence et la menace parait effectivement très oppressante.

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Le dépaysement est aussi au rendez vous, puisque notre jeune héroïne et son père traversent l'Europe sur les traces de Dracula, depuis les coins reculés de la Roumanie jusqu'en Turquie en passant par Venise.

Le style d'Elyzabeth Kostova est aussi très plaisant, l'auteur joue sur le côté épistolaire du roman de Stoker pour développer une psychologie très fine de ses personnages ; on ne peut simplement pas lacher ce premier tome dont les 500 pages se dévorent très vite.




Le second tome est la suite direct de l'histoire (il n'y a aucune intérruption entre les deux puisque le roman a été écrit en un livre unique), et le début est donc toujours aussi intéressant, nous suivons toujours notre jeune héroïne qui s'en entiché d'un Elève D'Oxford depuis une centaine de pages déjà, son récit est entrecoupé de celui de son père, qui raconte son périple d'il y a trente ans...et le tout fini par prendre une tournure des plus linéaire et par perdre par là la quasi totalité de son intérêt...


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L'histoire s'essoufle dans cette seconde partie, les deux récit pataugent et les révélations sont maigres. je ne voudrai pas être trop dur, car le final vaut le détour, mais la déception est grande, tant il est difficil de venir à bout des 500 pages qui constituent cette seconde partir alors que les 500 premières étaient passées comme l'éclair.

Au final, cet ambitieux roman a plutôt été pour moi une déception car toute une moitié se révèle quasi sans intérêt, malgré une recherche historique considérable de la part de l'auteur, une volonté d'hommage digne de ce nom au personnage de Dracula, qu'il s'agisse du mythe ou de ce cher Vlad III, et un style fort plaisant. Les inavouables secrets du Sultan Mehmed II n'ont rien de transcendants, et la menace de Dracula finit par paraître secondaire par rapport à l'orripilante histoire de coeur de la jeune héroïne, le journal du père reste assez intéressant...mais ne constitue pas la majeur partie de ce tome ci. Dommage...
Séduisant sur le fond comme sur la forme, The Historian n'a cependant pas comblé mes attentes, cela ne veut pas dire qu'il ne comblera pas les vôtres!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Faudrait la fustiger cette sale sabotteuse de fin de roman >< C'est rare les personnes qui arrivent à donner une suite convenable à un premier roman. Seuls quelques rares savent garder le soufle du premier chapitre. Encore plus rares sont ceux qui rendent leurs écrits meilleurs...

Arf! Elle me flingue ma fin de soirée cette idiote ><