Réalisé par Alan Gibson en 1973.
Avec Christopher Lee, Peter Cushing, Joanna Lumley, Michael Coles...
Scénario de Don Houghton.
Musique composée par John Cacavas.
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"Rest in final peace" (repose enfin en paix) étaient les mots qui venaient conclure solennellement Dracula AD.72, et pourtant... Dracula vit toujours à Londres, et c'est à Lorrimer Van Helsing et sa petite fille Jessica qu'il incombe une nouvelle fois de déjouer ses plans.
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Étrange film que ce Dracula vit toujours à Londres, suite directe de Dracula AD.72 et qui ressemble plus à un pilote de feuilleton d'espionnage. L'église St. Bartolph qui avait été le théâtre de l'entrée du comte Dracula dans le XXème siècle a laissé place à un immense complexe de bureaux, et le prince des ténèbres s'est retrouvé à la tête d'une multinationale du crime. Dracula Moriarty projette donc de détruire le monde, mais heureusement, Sherlock Van Helsing et Jessica Watson veillent ! Christopher Lee et Peter Cushing s'affrontent pour la troisième fois, Michael Coles reprend le rôle de l'inspecteur Murray qu'il tenait dans le film précédent, et Joanna Lumley (Purdey dans Chapeau melon et bottes de cuir) remplace Stephanie Beacham dans le rôle de Jessica Van Helsing. Au scénario on retrouve Don Houghton et plus que jamais l'influence de Dr Who se fait ressentir, et derrière la caméra, Alan Gibson reprend les commandes pour mettre un point final aux agissements de Dracula/lee.
Même si le film s'inscrit dans la continuité du précédent en en reprenant la majorité des protagonistes (une première dans la série), il ne reprend pas l'aspect kitsh de son prédécesseur. Gibson opte pour une approche plus clinique. Exit les jeunes hippies et les bar branchés et les églises désaffectées, on se retrouve ici dans les bureaux de New Scotland Yard, ou dans le QG des disciples de Dracula, dans lesquels les "nouvelles technologies" (tout est relatif) sont à l'honneur. Nos héros devront affronter des femmes vampires dans une crypte, une secte à la solde de l'énigmatique madame Chin Yang, et des scientifiques ayant pour mission de lâcher la peste noire sur le monde !
Le postulat de Dracula vit toujours à Londres, même s'il semble assez peu vraisemblable (mais, on parle de vampires à la base, alors laissons de côté toute idée de vraisemblance) a le mérite d'être original. Christopher Lee incarne une menace bureaucratique spectrale tout droit sortie d'un James Bond, et face à lui, Peter Cushing ne semble avoir rien perdu de sa vitalité (l'acteur pourtant n'a jamais eu l'air aussi émacié) et de sa détermination : le face à face final, même s'il n'est pas aussi impressionnant que ce que l'on pouvait espérer demeure un morceau de bravoure assez appréciable. L'idée d'un professeur Van Helsing qui protège Londres des vampires épaulé par sa petite fille et meilleure assistante est en elle-même très plaisante et aurait pu donner une excellente série avec Don Houghton au scénario.
S'éloignant radicalement des sentiers battus jusque là, Dracula vit toujours à Londres est un film vraiment plaisant qui assume son côté frénétique (appuyé par la musique de John Cacavas dans un style très Avengers). 15 ans après leur premier affrontement, il fait bon retrouver Lee et Cushing dans les rôles qui les ont rendu célèbres. Certes, il ne reste plus grand chose du personnage créé par Bram Stoker, mais l'image finale de cette figure du mal ultime magistralement incarnée par Christopher Lee, crucifiée dans un buisson d'aubépine, clôt de façon suffisamment marquante la saga Dracula de la Hammer.
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