10 sept. 2010

Années 30 : Petit tour du côté des classiques

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Sans prétention, quelques mots sur une sélection arbitraires de quatre oeuvres cinématographiques ayant marqué les années 30


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Mystery of the Wax Museum (1933)



Michael Curtiz réalise avec Masques de Cire, un excellent suspens en Technicolor, évoquant Le Fantôme de l'Opéra, dans lequel Lionel Atwill incarne Ivan Igor, un sculpteur de génie amoureux de ses créations.

Igor perd ses mannequins de cire et l'usage de ses mains dans l'incendie de son premier musée, et se jure de restaurer chacun de ses enfants et de faire payer le responsable de l'incendie. C'est sans compter sur la persipcacité de la reporter Florence Dempsey, qui se met en tête d'enquêter l'étrange ressemblance que partage les nouveaux mannequins avec des personnes récemment disparues.

Glenda Farrell vole la vedette à Fay Wray (Dont on retiendra surtout les hurlements...quel organe !), dans le rôle de la journaliste Florence Dempsey, incarnant avec une joyeuseté communicative la facétieuse pipelette au caractère bien trempé, dans ce superbe film qui connu plusieurs remake dont House of Wax (1953) de Andre de Toth avec Vincent Price et Le Masque de Cire (1997) de Sergio Stivaletti (produit par Dario Argento et scénarisé par Lucio Fulci) avec cette fois Robert Hossein dans le rôle du sculpteur.

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Freaks (1932)



Oeuvre destabilisante de Tod Browning (Dracula, 1931, Mark of the Vampire, 1935), Freaks est un morceau de poésie pure, ou le beau et le laid sont présentés comme ce qu'ils sont réellement : rien de plus que des notions abstraites.

Cleopatra (Olga Baclanova) projette d'épouser Hans (Harry Earles), et de l'empoisonner pour profiter de sa fortune... Alerté des mauvaises intentions de la superbe créature, le reste de la troupe, autant dire la famille de Hans, veillera à mettre un terme à ce projet.

Censuré à outrance le film garde pourtant cette sensibilité et ce détachement vis à vis des particularité de son casting : un film à voir absolument pour tout amoureux du cinéma, dont l'influence se ressent dans un film plus récent, d'une qualité certes inférieure, mais au demeurant intéressant : House of the Damned (un titre à la noix si vous voulez mon avis), produit par la Fox en 1963.

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The Most Dangerous Game (1932)


Film Phare d'Irvin Pichel et Ernet B. Schoedsack, produit par la RKO un an avant King Kong, Les Chasses du Comte Zaroff est dominé par la prestation halucinée de Leslie Banks dans le rôle de Zaroff, personnage sadien dont l'unique et véritable passion est la chasse... à l'homme.
Robert Rainsford, chasseur de grands fauves, est le seul survivant d'un naufrage ayant eu lieu près des côte d'une mystérieuse île : la propriété du comte Zaroff, un hôte parfait ayant déjà accueilli Eve Throwbridge et son frère Martin... le voila comblé avec trois invités, trois nouveaux trophés en perspective.
Reflexion sur l'homme civilisé chassant pour le plaisir et la bête sauvage chassant pour se nourir, The Most Dangerous Game présente avec Zaroff et Rainsford, deux chasseurs passionnés et pourtant aux antipodes l'un de l'autre : Rainsford passe du statut de chasseur à celui de chassé, comprenant que le fauve dans la jungle de l'attaque pas pour le plaisir mais pour se défendre. le film connaitra plusieurs remake et révision, tel A Game of Death (1945) de Robert Wise, Bloodlust! (1961) de Ralph Brooke, La Comtesse Perverse (1974) de Jess Franco, mettant en scène le couple Zaroff (Alice Arno et Howard Vernon) et Les Week End Maléfiques du Comte Zaroff (1976) nanard de pointe de et avec Michel Lemoine (ainsi, encore une fois qu'Howard Vernon en majordome dérangeant).
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Becky Sharp (1935)


La promotion autour du film promettait "Le premier GRAND film en couleur NATURELLE". Force est de constaté que le technicolor du film fait paraître la couleur tout sauf naturelle (Nigel Bruce à l'air malade), ce qui ne nuit en rien au charme de cette adaptation du formidable roman de William Makepeace Thackeray : La Foire aux Vanités.

Réduite et largement simplifiée, l'histoire est celle de Becky Sharp, orpheline ambitieuse, arriviste, qui grimpe férocement l'échelle sociale et risque de tomber de toujrous plus haut.

Mélodrame de premier ordre, précurseur d'Autant en Emporte le Vent, Becky Sharp n'est pas la pièce maîtresse de la filmographie de Rouben Mamoulian (Dr Jeckyll and Mr Hyde, 1931), mais offre à Miriam Hopkins un rôle trop peu vu au cinéma (mais bien plus souvent à la télévision), sinon récemment dans le Vanityfair de Mira Nair, dont le casting est royal.

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Comme dit, une petite sélection arbitraire commentée sans prétention, de classiques des années 30 à découvrir si ce n'est déjà fait : vite vite vite !

2 sept. 2010

The House of Usher 2008



Réalisé par David Decoteau en 2008.
Avec : Michael Cardelle, Frank Mentier, Jaimyse Haft, Jack Carlisle...
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Lorsque Victor Reynolds rend visite à son ami de toujours, Roderick Usher, c'est pour découvrir que celui ci, atteint d'une étrange maladie dégénérative se terre dans l'obscurité de son imposant manoir, craignant la lumière et l'agitation du dehors...
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Il ne faut jamais très longtemps à la maison usher pour se remettre de ses chutes consécutives. Deux ans après le film de Hayley Cloake, apparait cette nouvelle adaptation, un peu particulière, puisque c'est David Decoteau qu'on retrouve aux commandes. Au programme donc, un casting qui ravira certainement le public du monsieur, puisqu'il est essentiellement composé d'éphèbes, qui n'ont pour toute indication scénique la plupart du temps que celle de déambuler dévêtus dans le décor. Il ne faut pas longtemps, même pour les novices, pour se rendre compte des véritables préoccupations de Decoteau, et les habitués pourront se réjouir de constater que le partenariat du réalisateur avec la chaine TV gay Here! est plutôt fructueux, puisque la filmographie en dent de scie de Decoteau qui connu jadis plus de bas que de hauts, remonte singulièrement la pente.
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Avec le parti pris d'exhiber son casting masculin un maximum, sans jamais se montrer explicite quant aux relations qu'entretiennent les personnages (ce côté crypto-gay qui l'a rendu célèbre), Decoteau parvient à maintenir une réelle tension. Une tension qui ne se trouve pas là où on l'attend (n'allez pas chercher trop loin), puisque ce House of Usher n'a rien de bien terrifiant, l'argument fantastique ne servant que d'amorce pour dévoiler une relation trouble et auto destructrice entre Roderick et Victor. Sans jamais tomber dans la vulgarité, Decoteau flirte pourtant dangereusement avec le softcore bas de gamme, donnant à son film un coté kitsh et camp, pas détestable. Jaimyse Haft, seule représentante de la gente féminine au milieu de cet étalage de chair fraiche, ne s'en formalise pas trop et peu se vanter d'incarner le personnage le plus favorisé par le scénario de Simon Savory, Madeline Usher.
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Egal à lui-même, Decoteau baigne ses décors de son habituelle lumière bleutée, ponctuée d'une éclair de temps en temps, muliplie les traveling sur les corps dénudés. Sur ce point, il se sent visiblement beaucoup plus confiant que d'habitude... ce partenariat avec Here! n'arrive pas trop tôt !
Photographie soignée, mainnequins en boxers en veux-tu en voila, élément fantastique pour faire genre (Dites, il est où Edgar Poe ??)... House of usher est un pur Decoteau, qui en étonnera plus d'un par sa qualité et la richesse inhabituelle de son contenu, le réalisateur se permet même un petit twist final, qui ne nous fera certainement pas réflechir longtemps, mais qui nous montrera, avec ce beau plan sur le visage en larme de Victor, dans un silence total, qu'une force et une tendresse innattendues sommeillent derrière la caméra de David... et sans m'attendre à des miracles, j'espère constater ça de plus en plus souvent !