21 déc. 2009

The Undying Monster

Réalisé par John Brahm en 1942.
Avec James Ellison, Heather Angel, John Howard, Bramwell Fletcher, Heather Thatcher, Aubrey Mather, Halliwell Hobbes. D'après le roman de Jessie Douglas Kerruish.


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Une malédiction étrange semble planer depuis des siècles sur la famille Hammond dont les membres finissent tous par mourir prématurément des suites de l'attaque d'une créature étrange, c'est du moins ce que dis la légende, mais le Dr Colbert penche pour une tout autre théorie qui implique la lycanthropie...
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Produit par la 20th Century Fox en réponse au Wolfman d'Universal réalisé un an plus tôt par Georges Waggner, The Undying Monster (aussi connu sous le titre The Hammond Mystery) est la première incursion de John Brahm dans l'épouvante, suivront The Lodger (1944 avec Georges Sanders, Merle Oberon et Laid Cregar), fameuse adaptation du roman de Mary Belloc Lowndes sur Jack l'éventreur, et le superbe thriller Hangover Square (1945), bénéficiant d'un score mémorable de Bernard Herrmann.

John Brahm n'est certes pas parvenu à s'affirmer comme un auteur à la manière de Hitchcock, mais il a démontré à travers sa filmographie qu'il était un maître du suspens et avec The Undying Monster, il réalise une transposition du mythe du loup-garou tout en se démarquant radicalement du film de Georges Waggner qui restera LA référence en la matière.
Tourné dans des décors gothiques rappelant le superbe manoir de Manderley dans Rebecca de Hitchock ou la demeurre Baskerville dans le film de Terence Fisher, magnifiés par un noir et blanc à la photographie parfaite, l'intrigue de The Undying Monster se rapproche d'ailleurs des deux films sus-mentionnés pour donner au final un cross over inattendu entre Sherlock Holmes et Dark Shadows sur fond de lycanthropie lattente.
Dans le même ordre d'idée on remarquera que le duo d'agents de Scottland Yard, Robert Curtis et son assistante Christy se rapprochent d'un Holmes facétieux et d'un (ou une) Watson survoltée.
Plus orienté vers le suspens que vers l'action, The Undying Monster ne nous gratifie pas d'une scène de transformation comme The Wolfman et préfère jouer la carte du mystère jusqu'à la toute fin, ce qui rend le film quelque peu bavard et entrave l'approfondissement de la psychologie de certains personnages, du loup-garou surtout.
Techniquement irréprochable, le film de John Brahm a beau présenter des cadrages intéressants (notamment un point de vue depuis l'intérieur d'une cheminée qui sera repris par Corman 20 ans plus tard), de magnifiques décors, des personnages attachants (Heather Angel dans le rôle d'Helga Hammond) et un huis-clos qui fonctionne à merveille, il peine tout de même à passer pour autre chose qu'une belle série B.
Il en reste une réussite gothique indéniable qui ravira les amateurs du genre et que tout cinéphile doit absolument découvrir même si on préfèrera aisément The Wolfman (1941) dont le remake est d'ailleurs attendu pour février 2010.