4 mars 2014

Le Chien des Baskerville


Réalisé par Terence Fisher en 1959
Avec Peter Cushing, André Morell, Christopher Lee, Marla Landi, Francis De Wolff, Mile Malleson...
Scénario de Peter Bryan d'après le roman de Sir Arthur Conan Doyle.
Musique composée par James Bernard.

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En 1959, Terence Fisher a déjà adapté deux grands classique de la littérature gothique et néogothique avec The Curse of Frankenstein et Horror of Dracula pour la Hammer. Après Frankenstein et Dracula, la troisième grande figure de la littérature britannique est bien évidemment Sherlock Holmes. C'est cette fois Peter Bryan et non Jimmy Sangster que l'on trouve au scénario, mais on retrouve la brochette d'habitués, à la musique d'abord, James Bernard, à la photographie, Jack Asher, aux décors, Bernard Robinson et aux maquillages Roy Ashton, autant dire l'assurance d'une atmosphère à la fois terrifiante et envoûtante.


Si l'on excepte les quelques libertés prises avec les faites décrits dans le roman de Doyle, il s'agit probablement sinon de la meilleure, de la plus célèbre adaptation pour de nombreuses raison, la raison principale étant l'interprète de Sherlock Holmes lui-même : Peter Cushing ! Cushing n'aura interprété qu'une fois le rôle de Holmes au cinéma (il ne le reprendra que pour la télévision) mais aura marqué durablement l'histoire du célèbre détective, et inversement, c'est le rôle que l'on cite le plus souvent, avant le baron Frankenstein (qu'il interprète six fois) et le Dr Van Helsing (cinq fois). L'acteur retrouve évidemment son grand ami Christopher Lee, qui cette fois n'incarne pas le mal mais la victime - Sir Henry que Holmes tente de protéger d'une terrible malédiction - et partage aussi l'affiche avec André Morell qui apparaît à l'époque comme le Watson le plus proche du bon docteur décrit par Doyle, largement meilleur en tout cas que Nigel Bruce.



En dehors des considérations sur l'histoire elle-même et sur la qualité de ses interprètes, il faut une fois de plus reconnaître à Fisher un immense talent lorsqu'il s'agit d'en venir à l'aspect humain. S'il l'avait déjà prouvé avec The Revenge of Frankenstein, Sherlock Holmes apparaît comme un sujet plus "sérieux" et lui permet de le faire reconnaître par un plus grand nombre de spectateur et par la critique qui considérera qu'il s'agit d'un des plus grands films de la Hammer et le place toujours en haut de la liste des meilleures adaptations des aventures de Sherlock Holmes.

The Hound of the Baskerville est donc une excellente approche pour qui viendrait à découvrir les aventures du détective créé par Arthur Conan Doyle, mais surtout l'un des chef-d'oeuvre de la Hammer, s'inscrivant parfaitement dans la logique de l'oeuvre de Terence Fisher. Oeuvre qui continuera de s'étendre la même année et les suivantes avec La Malédiction des Pharaons, Les Maîtresses de Dracula, Les Deux Visages du Dr Jekyll ou La Nuit du Loup-garou, autant de réussites qui ne viendront jamais démentir l'éloge fait au réalisateur pour Le Chien des Baskerville.