29 mars 2009

Oscar Wilde et le Jeu de la Mort

Roman de Gyles Brandreth

Facétieux Oscar Wilde !
Après avoir choqué tout le monde par ses boutades lors de la première triomphale de L'Eventail de Lady Windermere, le voici qui propose à ses amis une curieuse activité pour les distraire : Le jeu de la mort. Chacun inscrit sur une feuille de papier le nom de la victime de son choix et aux participants de deviner qui veut tuer qui. Mais quand la mort commence à frapper les victimes potentielles dans l'ordre exact où elles ont été tirées, le drame succède à la comédie.
Flanqué de son fidèle ami Robert Sherard, et assisté par Arthur Conan Doyle, Bram Stoker et le peintre Walter Sickert, Wilde mène l'enquête avec plus de zèle que jamais...Car son nom, et surtout celui de Constance, sa femme, figurent sur la liste funèbre...




Gyles Brandreth, véritable amoureux passionné d'Oscar Wilde, récidive après Le Meurtre aux Chandelles, avec ce Jeu de la Mort, plus long, plus riche et plus audacieux, qui surpasse aisément le premier. Réunissant de nouveau le tryptique de départ, à savoir Wilde, Sherard et Conan Doyle, l'histoire nous fait entrer dans un mystère sombre digne d'un Agatha Christie, ou d'une aventure de Sherlock Holmes, et fait aussi participer toute une galerie de personnages réels qui composaient au début des années 1890 l'entourage probable de Wilde, ainsi, parmi les amis d'Oscar, on croisera à mainte reprise Bram Stoker, en passe d'écrire l'oeuvre que Wilde qualifiera de "Plus beau roman du siècle", j'ai nommé Dracula, Le peintre Walter Sickert, et bien d'autres (Lord Dumlanring et son jeune frère Lord Alfred "Bosie" Douglas...), qui nous sont présentés comme un cercle d'amis concentrés autour de ce noyau dur.

La base de l'enquête peu paraitre fort simple, elle l'est en réalité, il s'agit simplement de trouver qui aurait eu un mobile assez fort pour éxécuter sa victime, puis d'executer les autres pour faire croire à une sombre plaisanterie à laquelle le jeu aurait servit de prétexte. Mais ce qui est véritablement passionnant dans ce nouveau tome, c'est l'exploration constante et toujours plus poussée de la personnalité d'Oscar, qui sous la plume de Brandreth semble revivre, et ne pas faire figure de simple détective. C'est tout un pan de la vie de l'homme qui nous est dévoilé avec une étonnante véracité, ainsi que de la vie de Constance Wilde, de Robert Sherard et des autres. Basé bien sûr sur une solide réalité, le roman devient un témoignage poignant d'une société artistique victorienne que l'on ne peut que regrette à présent, j'ai bien souvent au cours de ma lecture soupiré en pensant "comme j'aurai aimé y être" (^_^).

Polar victorien diablement efficace, mais aussi vibrant hommage au grand homme qu'a été et que reste éternellement notre immortel Oscar Wilde, cet opus des Oscar Wilde's murder mysteries avec son épilogue mélancolique ne semble malheureusement pas appeler une suite...mais qu'une suite soit en préparation ou non, deux tomes suffisent d'hors et déjà à faire de Oscar Wilde's murder mysteries l'une des plus brillantes saga littéraire qu'il m'ait été donné de lire !

Par ici pour lire la critique de Perséphone !

15 mars 2009

Les deux visages du Dr Jekyll

Réalisé par Terence Fisher en 1960
Avec Paul Massie, Christopher Lee, Dawn Addams, Francis de Wolf...
Scénario de Wolf Mankowitz d'après Le roman de R.L. Stevenson.
Musique composée par David Heneker et Monty Norman.

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Le Dr Henry Jekyll vit en reclus dans son cabinet, tandis que sa femme, Kitty le trompe avec son meilleur ami, Paul Allen. Il décide un jour de tester sur lui-même une de ses créations ayant pour effet de dissocier le bien du mal chez l'être humain, il en ressort Edward Hyde, l'homme de vos rêves mesdames !


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Terence Fisher a déjà ressucité un certain nombre de mythe de la littérature gothique pour le cinéma quand il s'attaque au roman de R.L. Stevenson. Il n'est pas surprenant de voir au "palmares" hammerien du début des années 60 ces Deux Visages du Dr Jekyll qui sont, malgré la continuité thématique qu'ils entretiennent avec les précédents films de Fisher quelque peu tombés dans l'oubli... Pour rappel, Fisher a entamé en 1957 une oeuvre gothique importante avec Frankenstein s'est échappé! et Le Cauchemar de Dracula, que la Hammer l'a invité à poursuivre suite à l'engouement du public et qu'il a étoffé avec La Revanche de Frankenstein, Le Chien des Baskerville, La Malédiction des Pharaons et Les Maîtresses de Dracula. Pour beaucoup l'essentiel de l'oeuvre de Fisher s'arrête là, laissant de côté d'autres œuvres que le public contemporain aura d'ailleurs boudé : Le Fantôme de l'Opéra, La Nuit du Loup-Garou, La Gorgone  (sur lesquels nous reviendrons) et Les Deux visages du Dr Jekyll.

Notons d'emblée que le film s'affranchi d'une écriture devenue un peu trop systématique chez Jimmy Sangster et surtout des localisations bucoliques des Frankenstein et Dracula. The Two faces of Dr Jekyll est un film définitivement citadin, à l'instar de The Phantom of the Opera ou The Man ho Could Cheat Death (un autre grand oublié) ce qui lui vaut de ne pas afficher l'esthétique conte de fée d'une majorité des films de Fisher entre 57 et 64. Cela n'empêche pas cette adaptation du roman de Stevenson d'afficher une palettes de couleurs vives, des décors très travaillés, nous ne sommes seulement plus dans l'ornement baroque cher à Bernard Robinson qui, comme puni, se fait simple décorateur d'intérieur.

Les décors s'inscrivent dans l'imagerie victorienne assez pittoresque propre aux films tournés en studio, mais l'approche réaliste de Fisher n'est est pas moins sensible. Le film s'ouvre de manière assez inattendue sur une scène qui voit des enfants jouer dans le silence, une petite fille cueille un bouquet de fleur qu'un garçon vient lui arracher pour le jeter, la réplique de la petite de se fait pas attendre et de colère elle roue de coup le gamin, toujours dans le silence. Nous apprenons que nous sommes dans le jardin du Dr Jekyll qui est mis à disposition pour la récréation d'un groupe d'enfants sourd-muets. On nous présente du même coup le Dr Henry Jekyll (Paul Massie) en compagnie de son confrère le Dr Ernst Litauer qui observent le comportement des enfants. Prenant l'acte de la petite fille comme exemple, Jekyll explique que lorsque l'être humain est privé de langage, il ne peut s'exprimer que par des actions : sans autre mode d'expression la colère se meut en violence. Le rôle de la société est donc pour Jekyll de pourvoir d'autres moyens d'expression pour brider les pulsions animales, un être incapable d'assimiler ces moyens se trouve en dehors de la société, de facto, en dehors des règles.

La phase d'exposition ne s'arrête pas là, pour la première fois nous sentons Fisher soucieux d'exposer en paroles ce qu'il aurait pu montrer. Jekyll explique encore qu'il y a pour lui deux versant chez l'être humain : "l'Homme tel qu'il pourrait être", un surhomme  dont la quête de dépassement transcende les enjeux sociétaux et "l'Homme tel qu'il voudrait être", une bête libérée de surmoi, régie par ses pulsions et soumises à la seule recherche de son intérêt. C'est malheureusement pour Jekyll cette seconde facette que son sérum va réveiller et plutôt que nietzschéenne, la figure du surhomme va s'avérer méphistophélique. Mais avant le moment fatidique ou Hyde entre en action, Fisher continue, patiemment de nous exposer les bases de son récit comme autant de promesses, et nous découvrons Kitty Jekyll (Dawn Addams), la femme délaissée du Dr qui vient l'avertir de l'arrivée de son meilleur ami Paul Allen (Christopher Lee), venu une fois de plus lui demander de l'argent. Nous comprenons plus tard que cet argent profite autant à Kitty qu'à Paul puisqu'il n'est autre que son amant.

Paul Allen est présenté comme un jouisseur, un anti-Jekyll, un homme au dessus des conventions, un salaud en somme, un être sans noblesse, que Fisher synthétise merveilleusement lors d'une scène de dîner entre lui et Kitty, dîner auquel Edward Hyde s'invite malicieusement. C'est là que Fisher se fait brillant et met en lumière la trop grande humanité de l'hédoniste Paul face à un maître qu'il ne soupçonne pas. Hyde est d'autant plus dangereux qu'il est beau, là où Jekyll est un homme d'âge mur assez quelconque, son alter ego est un jeune homme angélique. Paul se veut un homme qui prend, Hyde est un homme à qui l'on donne. C'est là aussi l'originalité du film de Fisher, donner à Hyde une apparence qui ne trahi pas sa nature, mais la cache. Hyde, fort de ce pouvoir de séduction diabolique tente de séduire Kitty, dans une tentative de démontrer à Jekyll que sa femme n'est qu'une putain mais se heurte aux principes de la jeune femme et surtout à une force qu'il n'avait pas envisagé, au delà du bien et du mal : l'amour. Kitty aime Paul. Celle qui trompe son époux se refuse à tromper son amant.

D'un côté Jekyll refuse la colère que lui inspire la liaison de sa femme avec son meilleur ami (sa seule vengeance sera de couper les vannes de sa générosité envers Paul). De l'autre Hyde profite de la débauche que Londres met à sa disposition. Mais Fisher va lier étroitement les deux personnalités dans un moment charnière, Jekyll retrouve dans la poche de sa veste à pli que Kitty a remis à Hyde à son attention, ce mot est la conséquence du refus de Jekyll de prêter de l'argent à Paul : Kitty s'en va. Dès cette instant, tout est biaisé, car les actes de Hyde auront une connotation morale. En exerçant sa vengeance sur le couple adultère, Hyde va laisser libre cours à la colère que Jekyll porte en lui. L'extériorisation de la pulsion occupe un rôle ambigu, Hyde venge malgré lui Jekyll de la trahison de Kitty. Il n'est dès lors pas plus surhomme que la petite fille muette qui frappe le gamin qui a jeté son bouquet par terre.

C'est l'intense mélodrame fisherien qui ravi L'Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde à la galerie de monstres, il n'y a plus ici de canines ou de bandelettes, il n'y a plus de monstres, seulement la volonté de transcender une triviale histoire de fesse pour en faire la démonstration que la bête est tapis dans les recoins de l'âme humaine. Du peu qu'il conserve du roman, Fisher en fait l'inverse, donnant à Hyde la beauté du diable, et opère un contrepoint vis à vis des adaptations de Mamoulian et Flemming avec le personnage de la señora Maria, une prostituée de luxe. Là ou le Hyde des précédents films enlevait Ivy  contre son gré et la séquestrait, celui de Fisher séduit Maria, à tel point qu'elle en tombe amoureuse. Comme pour Le Fantôme de l'Opéra, Fisher conserve l'essentiel, l'esprit de l'oeuvre qu'il adapte, et brode autour un nouvel écrin, et comme pour Le Fantôme de l'Opéra, le box-office parlera en la défaveur du maître.

Visuellement le film conserve le charme de la reconstitution, mais l'aspect du film change radicalement en fonction que nous sommes avec Jekyll ou avec Hyde. Jekyll est entouré de couleur neutres, sombres, alors que l'environnement dans lequel évolue Hyde est un constant tourbillon de couleurs sinon chatoyantes, criardes. Dans ces moments ou les rouges, les bleus, les verts envahissent l'écran, les éclairages de Jack Asher invitent étrangement l'esprit de Mario Bava à la fête. Le film aurait tout de parfait si Fisher ne s’appesantissait pas sur les habituelles scènes de cabaret avec leur french cancan ennuyeux qui nous ramène à la vision unidimensionnelle du personnage de Hyde (aller au bordel = EVIL !!!) qui n'est absolument pas celle que le réalisateur veut mettre en avant. De plus, d'excessivement littéraire le film passe souvent à inutilement bavard, délayant les dialogues intérieurs entre Jekyll et Hyde vers une lutte à qui prendra l'ascendant sur l'autre, dans des séquences sans doutes pensées comme les éléments fantastiques (sans lesquels le film ne serait qu'un drame) qui ne sont finalement pas utiles. Pourquoi s'ingénier à éviter des clichés pour se vautrer dans d'autres?

Le final évoque une redite volontaire de Revenge of Frankenstein, que le scénariste aurait lesté d'une grosse pierre. Si la morale chrétienne du film de Flemming semblait avoir été évacuée dés le début, elle revient en force dans la conclusion. Hyde impuni, triomphant fait passer Jekyll pour mort et pour coupable de ses crimes, mais la personnalité de Jekyll est toujours là pour le tourmenter, comme une forme de conscience, délicieuse ironie... on s'arrête là ? C'est bon non ? Non,.. Jekyll reprends le dessus et est arrêté, il va payer pour les crimes de Hyde ou pour ses propres crimes ? On ne sait plus... "Que Dieu vous vienne en aide" lui souffle le brave Ernst Litauer, "Je l'ai vaincu" expire Jekyll, et la pulsion condamnable sera condamnée. En lui-même ce final sentencieux ne trahi pas la vision de Fisher, mais cette nécessité à bannir Hyde et à faire payer Jekyll à la fin ramène au conte moral qu'est avant tout le texte de Stevenson dont on avait tout lieu de penser qu'il allait prendre le contre-pied.

Fisher avait pour ambition de mettre en scène la comédie humaine du cinéma fantastique, une volonté bridée par l'absence de succès des films réalisés dans ce sens, mais on ne peut que reconnaître qu'avec The Two faces of Dr Jekyll il réussit dans cette aspiration, même si sa subtilité s'exprime toujours mieux dans le gothique flamboyant où l'esthétique baroque pallie à son habituelle parcimonie émotionnelle. 


8 mars 2009

Bram Stoker's Dracula's Guest

Réalisé par Michael Feifer en 2008.
Avec Wes Ramsey, Andrew Bryniarski, Kesley McCann, Dan Speaker...

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Bram, jeune clerc de notaire et Elizabeth s'aiment, malheureusement, le père de cette dernière n'y croit pas et exige que les amant se séparent pendant un an et ne se marient que si la flamme persiste d'ici là. Bram se résigne à cette décision, mais Elizabeth, furieuse contre son père et refroidie par un amant si peu combatif s'enfuit. A la gare de King cross elle tombe sur le Comte Dracula et se console auprès du vampire, qui l'enlève pour la ramener en Transylvannie. Apprenant cela, Bram se jure de ramener sa bien aimée, quoiqu'il lui en coute.

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2008 n'a pas été une année riche en vampire, drôle de choix que l'été 2008 donc pour faire revenir sur les écran (le petit du moins) le personnage de Bram Stoker...mais Michael feifer aligne les "drôles de choix" avec ce Dracula's Guest à l'affiche fort alléchante (qui copie légèrement celle d'Entretien avec un vampire).
L'Invité de Dracula est en réalité le premier chapitre du roman Dracula, qui peut être vu de 2 façon, soit comme le récit du voyage de renfield, expliquant comment il a sombré dans la folie, soit comme une prmeière tentative de Jonathan harker de parvenir au château de DRACULA. Ici, il faudrait plutôt traduire le titre par L'Invitée de Dracula (aucun rapport avec le roman de Françoise Sylvie Pauly), puisque la jeune personne qu'il accueille en sa demeurre est une femme. Parti de là, l'hypothèse du "Bram Stoker's" ne semble plus vraiment tenir debout. Le parti pris du film, de confronter l'auteur au personnage en ancrant le récit dans la réalité est asses intéressant, on pense tout de suite qu'on va se voir raconter comment Stoker en est venu à écrire Dracula, et finalement...non
Le personnage principal du film est donc Bram Stoker himself...un homonyme dirai-je, puisque Wes Ramsey aussi mignon soit-il ne fait pas illusion, jamais, il ne pourrai passer pour l'écrivain irlandais, même vu dans sa jeunesse. Première déception, le film n'entretient donc, malgré sa tagline, aucun rapport historique avec Stoker qui se retrouve grossomodo avec le statut de Jonathan Harker tandis qu'Elizabeth ( Kesley McCann) prend la place de Mina.
L'époque est assez mal déterminée, en se référent à l'âge des personnages on peut imaginer que le tout se déroule en 1870, et, comme semble nous l'indiquer une étrange didascalie apparaissant après l'introduction (qui est en fait la fin du film), ne tient qu'en une semaine (quand on sait que ce film reprend globalement la trame du roman de Stoker et que dans ce dernier l'action est étale sur 6 mois...). Les costumes sont affreusement anachroniques, et Londres est totalement absent alros que plus de la moitié du film s'y déroule.

Suite à ces constatations premières, il est temps d'entrer dans le film :


Le début laisse entrevoir une once de beauté esthétique ainsi qu'un scénario qui s'il ne casse pas des briques, tenderai à mélanger Raison et Sentiment avec Dracula, on passera sur l'accent américain très marqué et presque vulgaire de nos suposés anglais, pour apprécier une jolie scène de duel sur la plage. On passera aussi sur le plan suivant, nous présentant un Londres en ombre chinoise, visiblement une silhouette découpée dans du carton et posée au dessus d'un bassin évoquant pauvrement la Tamise ; l'effet peu paraitre artistique et ne pas être incombée à un budget microscopique, il semble même recherché.
Là ou le bât blesse c'est lorsque l'on découvre Dracula, dans le burreau de Bram Stoker. Andrew Bryniarski, s'il n'est pas obèse, a plutôt un physique de catcheur que de Dom Juan vampirique, et l'attitude du comte ne correspond en rien au personnage de Stoker...






Bon j'arrête, vraiment, je vous jure que j'aurai voulu être gentil avec un film récent qui met en scène Dracula, ils sont si rares, mais malheureusement, s'il ya quelques exceptions comme Le Dracula de Bill Eagles, la plupart sont tristement mauvais, c'est le cas vous vous en doutez de celui ci...J'ai eu beau passer sur nombre d'erreurs, au final je n'ai pas vu grand chose, puisque je n'ai fait que passer, sur tout...

Produit américain par excellence, Dracula's guest aligne les clichés, qu'ils soient vampiriques ou non, et pas les meilleurs.

Premièrement, il reprend l'idée du périple à travers l'Europe pour poursuivre Dracula, ce qui implique dans le film que Bram, seul, fasse : Londres-Paris par mer, paris-Borgo sur terre en moins de 4 jours (le tout se déroulat sur une semaine, on peut penser que le lundi matin, il demande Elizabeth en mariage, le lundi après midi le père refuse, le lundi soir Elizabeth s'enfuit, lundi soir toujours elle se retrouve comme par magie au château de Dracula, mardi matin, Bram est informé de sa disparition, mardi après midi, Dracula est de retour en angleterre pour tuer l'ami de Bram qui l'a préveu, mercredi matin, Bram est en route, mercredi soir il est à paris, Jeudi matin,il est en vue de la transylvanie, jeudi soir il y est, Vendredi matin il trouve Elizabeth dans un cachot, Vendredi après midi, ils sont empêchés de s'enfuir, samedi midi, le père d'Elizabth s'amène, samedi soir s'en est fini de Dracula, et Dimanche enfin les amants peuvent se marier ! pffiou) ! le traget lui même est censé prendre largement plus d'une semaine au 19ème siècle ! Surtout que le jeune et fringant étalon est à pied...

Au niveau de la psychologie du vampire elle est réduite à son stricte minimum, Feifer a révisé ses classiques, un peu de sang, un peu de sexe... Pour ce qui est du sang on a déjà eu quelques exemples, classiques mais bienvenus...le sexe va être une toute autre pair de manche (les acteurs en sont de beaux déjà, de manches...). Bryniarski n'a rien du vampire sensuel, et je doute qu'une jeune femme saine d'esprit ne lui offre spontanément sa virginité, surtout lorsqu'elle a été amené contre son gré dans un soi-disant château des Carpates qui est en fait une des nombreuses cryptes de luxe de Los angeles... Alors la phrase clé du film, qui n'intervient qu'au bout d'une heure et dix minutes va nous faire toucher du doigt la pire subversion qui soit : "he raped me Bram !"...C'est un scoop mesdames et messieurs, Dracula, maintenant ne se contente plus de boire le sang, il viole ! L'escalade dans l'horreur, on ne peut plus faire confiance à personne ! C'est à ce moment précis que dans les chaumières on bouches les oreilles du cadet en priant que le vilain aille vite en enfer...

Ce qui se fait somme toute assez rapidement, après quelques vagues reflexions sur la possible impuissance sexuelle de Bram (Le personnage, pas l'auteur), nos deux amants dans une impasse, se voient sauvés in-extremis par le père D'Elizabeth qui, semble bien connaitre Dracula et est bien décider à l'envoyer Ad Patres.

Avant ça il faut souligner que Bram fait escale à Paris ou il tombe sur un tribue de clodos au français approximatif qui n'ont à la bouche que des histoires obscures de révolution et de waterloo...fallait-il vraiment que Feifer se sente obligé de nous montrer qu'il avait fait des recherches sur l'histoire de france avant d'y situer un pan de son action ? La scène donne lieu à un bon fou rire, tant d'anachronisme est forcément voulu, non ?

Papa d'Elizabeth et Violeur d'Elizabeth (je me refuse à appeler cet homme 'Dracula') s'empoignent donc au final,dans un duel au sabre plus qu'improbable, filmé par un épileptique en pleine crise, tout en ressassant se faisant leur rencontre précédente sur laquelle on ne saura pas grand chose...et alors que tout semble perdu pour nos héros comme pour le film, la victoire de papa d'Elizabeth sur Violeur/catcheur les sauve de la m**** dans laquelles ils s'étaient fourrés tandis qu'elle enfonce encore un peu plus le film dans celle qu'il s'est créé : Transpercé apparemment de part en part par un sabre imaginaire, Dra...euh le violeur pas beau, s'écroule grimaçant et criant de sa voix grave "I am Immortal" avant de disparaitre. Sur ce papa d'Elizabeth vient nous dire qu'il faut vite rentrer, on a un mariage à célébrer !



Tout est donc bien qui fini bien, Dracula's guest s'est vautré en beauté, possédant au départ une base des plus intéressante, il ne marche pas, mais court dans la facilité, mais la morale est sauf pour les petits américains, Dracula, le pas beau le vilain est mort et papa d'Elizabeth est revenu sur sa décision...ah mais non ?! mais attendez Nooon ! regardez !
Alors que le deuxième plan du Londres en carton nous est montré, on entend à nouveau la voix du monstre : "I am Immortal"...Le nanard aussi est immortel : Merci Lionsgate !